Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a estimé mercredi que les États-Unis "dirigeaient" les actions des autorités de Kiev, alors que celles-ci ont annoncé la reprise de l'"opération antiterroriste" contre les insurgés de l'Est.
"Ils avaient annoncé la suspension de ce qu'ils appellent une +opération antiterroriste+, mais maintenant que (le vice-président américain) Joe Biden s'est rendu à Kiev, ils disent que cette opération repasse dans une phase active", a déclaré M. Lavrov à la chaîne télévisée Russia Today.
"Je n'ai aucune raison de ne pas croire que les Américains dirigent ce spectacle de la manière la plus directe", a-t-il lancé.
Quelques heures seulement après le départ du vice-président américain Joe Biden, en visite officielle à Kiev, le président ukrainien par intérim Olexandre Tourtchinov a annoncé la reprise de l'opération "antiterroriste" dans l'Est suspendue avant Pâques.
M. Tourtchinov a estimé que les séparatistes pro-russes avaient "franchi la ligne rouge" après la découverte de deux corps dont l'un semble être un élu local du parti pro-occidental de Ioulia Timochenko, Batkivchtchina.
Le chef de la diplomatie russe a également réaffirmé que le pouvoir ukrainien ne remplissait pas, selon lui, ses engagements pris à Genève afin de mettre fin à l'escalade en Ukraine.
"Rien de ce qui a été convenu à Genève et que, bien sûr, les autorités de Kiev auraient dû commencer à exécuter, n'a été fait", a-t-il déclaré.
M. Lavrov a estimé lundi lors d'une conversation téléphonique avec son homologue américain John Kerry que les États-Unis devaient oeuvrer pour "encourager les dirigeants ukrainiens à remplir strictement leurs obligations".
L'accord de Genève, compromis signé jeudi entre l'Ukraine, la Russie, les États-Unis et l'Union européenne, prévoit notamment le désarmement des groupes illégaux et l'évacuation des bâtiments occupés.
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