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Le Portugal franchit l'étape finale de son retour sur les marchés

Le Portugal franchit l'étape finale de son retour sur les marchés

Le Portugal a franchi mercredi l'étape finale de son retour sur les marchés financiers en obtenant un franc succès lors de sa première émission régulière de dette à long terme depuis 2011, à moins d'un mois de la sortie de son plan d'aide internationale.

Le Trésor portugais est parvenu à lever 750 millions d'euros en obligations à dix ans au taux d'intérêt de 3,575%, en nette baisse par rapport au taux de 5,112% de l'émission à dix ans réalisée en février dernier par le biais d'un emprunt syndiqué.

"Ce résultat nous donne confiance pour l'avenir", s'est félicité le Premier ministre Pedro Passos Coelho, jugeant que son pays était désormais en mesure d'avoir "un plein accès au financement" des marchés.

Lors de ses précédentes émissions à long terme, l'agence portugaise de la dette avait eu recours à un syndicat bancaire pour préparer son retour sur les marchés en limitant les risques d'échec.

L'opération de mercredi représentait donc un test crucial pour le Portugal en vue de la conclusion le 17 mai du plan de redressement négocié il y a trois ans avec l'Union européenne et le Fonds monétaire international.

Le succès de l'émission, qui visait un montant compris entre 500 et 750 millions d'euros, a également été attesté par une forte demande des investisseurs, qui a été 3,5 fois supérieure à l'offre.

"Le Portugal a réussi à émettre de la dette à des taux historiquement bas. On n'a pas connu des taux aussi bas depuis au moins 2006", a commenté Filipe Silva, stratégiste obligataire à la Banco Carregosa.

"Le plus surprenant, a-t-il ajouté, c'est que le taux de cette émission est encore plus bas que le taux de 3,6% que l'on observe sur le marché secondaire", où s'échangent les titres de dette déjà émis.

Bénéficiant comme d'autres pays fragiles de la zone euro d'une spectaculaire détente de ses taux d'emprunt ces derniers mois, le Portugal s'est constitué des réserves financières assurant ses besoins jusqu'en mars 2015.

L'émission s'est déroulée sous le regard des représentants de la troïka de ses bailleurs de fonds (UE, BCE et FMI), qui ont entamé mardi le dernier examen trimestriel du programme de rigueur que Lisbonne s'est engagé à mettre en oeuvre en échange d'un prêt de 78 milliards d'euros.

Le gouvernement de centre droit n'a toujours pas dévoilé s'il compte demander à ses partenaires européens une ligne de crédit de précaution à l'issue de son plan d'aide ou retourner sur les marchés sans filet de sécurité, comme l'a fait l'Irlande en décembre dernier.

Sa décision est attendue avant le 5 mai, date de la prochaine réunion des ministres des Finances de la zone euro. "Nous parlerons de la sortie du programme quand le rapport du dernier examen sera sur la table", a confirmé M. Passos Coelho.

Grâce à ses efforts d'assainissement budgétaire, qui ont permis de ramener le déficit à 4,9% du PIB en 2013 même si la dette s'est alourdie à près de 130% du PIB, le Portugal avait obtenu début avril un satisfecit de l'agence de notation financière Fitch.

En relevant la perspective de la dette du pays de "négative" à "positive", Fitch a ouvert la voie à une amélioration de la note du pays, toujours confinée dans la catégorie des investissements spéculatifs.

"Si l'émission a bénéficié d'un climat globalement favorable sur les marchés, l'embellie de l'économie portugaise a également contribué à son succès", a expliqué à l'AFP Paula Carvalho, économiste à la banque BPI.

En dépit de la sévère cure de rigueur qui a amputé les revenus des Portugais, l'économie du pays doit renouer cette année avec la croissance, avec un PIB en hausse de 1,2% selon les prévisions officielles.

tsc/bh/bir

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