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Damas soupçonné d'utiliser un produit toxique industriel dans ses attaques

Damas soupçonné d'utiliser un produit toxique industriel dans ses attaques

Washington et Paris soupçonnent Damas d'avoir utilisé un produit chimique industriel dans des attaques, tout en ayant évacué ou détruit près de 80% de son arsenal chimique en vertu d'un accord lui ayant évité des frappes militaires américaines.

Sur le plan intérieur, le régime syrien a fixé au 3 juin l'élection présidentielle, un scrutin déjà dénoncé comme une "farce" par l'opposition et qui devrait conduire à la réélection de Bachar al-Assad.

Et la Croix-Rouge s'est dite "horrifiée" par l'escalade des violences ces derniers jours à Alep (nord), faisant état d'"attaques à tort et à travers contre des civils" et appelant toutes les parties à respecter le droit international et à laisser passer l'aide humanitaire.

Alors que le pays est plongé dans un conflit sans cesse plus complexe, Washington et Paris ont indiqué en pointant Damas du doigt, avoir des éléments sur l'utilisation récente de produits chimiques toxiques.

La Maison Blanche a fait état d'une attaque de ce type à Kafarzita, un bastion rebelle de la province de Hama (centre).

Le 12 avril, des militants et l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) avaient accusé l'armée d'avoir mené une frappe aux barils d'explosifs ayant provoqué "suffocations et empoisonnements" chez des habitants de ce village.

Mais la télévision officielle syrienne avait accusé le Front al-Nosra, branche syrienne d'Al-Qaïda, d'avoir attaqué Kafarzita au "chlore toxique".

Des militants anti-régime ont également évoqué d'autres attaques au chlore, la plus récente ayant eu lieu lundi, selon eux, dans la province d'Idleb (nord-ouest).

Après une attaque dévastatrice en août près de Damas, la Syrie s'était engagée à détruire son arsenal d'armes chimiques d'ici au 30 juin. A ce stade, près de 80% de cet arsenal a été évacué ou détruit, selon la mission conjointe de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) et l'ONU.

Mais d'après Hamish de Bretton-Gordon, un expert en armes chimiques interrogé par l'AFP, le chlore est un produit très largement utilisé dans le civil et Damas n'a donc pas eu à en communiquer ses stocks.

Sa toxicité est assez faible, mais il reste "très efficace dans ce type de guerre; dans des zones urbaines, les armes chimiques s'introduisant dans tous les coins et recoins", a-t-il ajouté.

Mardi, les combats continuaient de faire rage à travers le pays, où plus de 150.000 personnes ont trouvé la mort depuis mars 2011 selon l'OSDH. L'aviation a notamment de nouveau bombardé des zones rebelles à Alep et Homs (centre).

Des sources jihadistes et l'OSDH ont en outre rapporté que la lutte fratricide entre groupes rebelles avait coûté la vie à Mamadou Cuspert, un Allemand venu combattre en Syrie après avoir abandonné une carrière de rappeur sous le nom de Deso Dogg.

Engagé au sein du groupe radical de l'Etat islamique d'Irak et du Levant (EIIL), il a été tué par un attentat suicide mené par ses rivaux du Front al-Nosra.

La France, qui estime à environ 500 le nombre de ses ressortissants partis se battre en Syrie, va présenter mercredi de nouvelles mesures pour "dissuader" et "punir" les candidats au jihad.

Dans le sens inverse, la Turquie a annoncé que le nombre de réfugiés syriens accueillis sur son sol avait dépassé le million, mais assuré qu'elle ne leur fermerait pas la porte.

Selon l'ONU, le conflit a déraciné près de la moitié de la population syrienne, avec 6,5 millions de personnes déplacées à l'intérieur du pays et 2,6 millions de réfugiés dans les pays voisins.

Dans ces conditions, l'annonce lundi qu'une élection présidentielle aurait lieu le 3 juin en Syrie a provoqué de vives critiques de la communauté internationale. Londres a estimé que son résultat n'aurait "aucune valeur ni crédibilité" et Washington a dénoncé une "parodie de démocratie".

Le chef de la Ligue arabe, Nabil al-Araby, a estimé de son côté qu'il n'était "pas possible d'organiser une élection présidentielle transparente, démocratique et crédible au milieu de cette tragédie humaine".

Jusqu'à présent, Bachar al-Assad --comme son père Hafez -- avait été élu par référendum. Candidat unique, il a recueilli 97,29% des voix en 2000 puis 97,62% en 2007.

La nouvelle Constitution approuvée en 2012 permet des candidatures multiples. Mais pour se présenter, il faut avoir vécu en Syrie de manière continue ces 10 dernières années et obtenir le parrainage d'au moins 35 des 250 députés, ce qui exclut les opposants en exil et limite fortement les opposants de l'intérieur.

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