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Le véhicule d'occasion, nouvelle terre promise des constructeurs étrangers en Chine

Le véhicule d'occasion, nouvelle terre promise des constructeurs étrangers en Chine

Encore embryonnaire, le marché de la voiture d'occasion devrait exploser en Chine dans les années qui viennent, dans la foulée des ventes de véhicules neufs, et les constructeurs étrangers se positionnent déjà pour s'assurer une part du gâteau.

En Chine, on compte environ un véhicule d'occasion vendu pour trois neufs, ce qui très peu par rapport d'autres régions, notamment aux Etats-Unis où au contraire il se vend 27 véhicules d'occasion pour 10 neufs.

La raison de ce retard est simple: le décollage du marché chinois ne remonte qu'à une dizaine d'années et pour l'instant les Chinois qui accèdent à l'automobile privilégient le neuf. 65% d'entre eux sont toujours des primo-acquérants.

Les choses devraient rapidement changer, prédit le PDG de Volvo Haakan Samuelsson, qui parie que le développement du marché de l'occasion va suivre la courbe exponentielle de celui des voitures neuves.

Il présente pourtant quelques différences significatives. Il y a encore quatre ou cinq ans, "la police avait le monopole de la revente des modèles d'occasion", raconte Frédéric Banzet, directeur général du français Citroën.

Autre particularité, "si vous êtes une firme de véhicules d'occasion, vous allez payer 25% de taxes, alors que si vous vendez de particulier à particulier, vous ne payez rien", explique un des responsables de Peugeot en Chine, Mathieu Vennin. D'où le recours à des stratagèmes, comme de réaliser la vente au nom d'un particulier -- plutôt que d'un concessionnaire.

Cela n'empêche pas les marques étrangères, qui dominent déjà le secteur du neuf, de s'y intéresser de plus en plus près. "On pousse notre réseau à se développer sur le marché de l'occasion", explique Philippe Dauger, en charge de la question pour le groupe allemand Volkswagen.

Les véhicules concernés ont en moyenne entre trois et cinq ans et entre 20.000 et 30.000 kilomètres au compteur, selon VW.

La vente de voitures d'occasion, cependant, ne s'improvise pas car il faut former les concessionnaires, qui comme en Europe sont indépendants des constructeurs.

Citroën par exemple est en train de déployer un label spécifique, sur le modèle de ce qu'il fait déjà dans d'autres pays, garantissant par là un certain nombre d'engagements vis-à-vis des acheteurs: son nom, "Dragon confiance", renvoie au nom de la marque en chinois.

Il faut par ailleurs convaincre les clients qu'une voiture d'occasion est aussi fiable qu'une sortant tout droit de l'usine. "On leur explique que ce sont des véhicules qui ont été contrôlés", insiste Frédéric Banzet.

"De ce point de vue, les voitures vendues bénéficient des mêmes assurances que les neuves", abonde le responsable des ventes mondiales de Jaguar Land Rover, Andy Goss.

Dans le segment du luxe, le britannique, contrôlé par l'indien Tata, déploie un programme destiné à répondre "aux exigences essentielles pour le client, c'est-à-dire l'assurance, les contrôles du véhicule, les standards de présentation", a souligné M. Goss dans un entretien à l'AFP.

"C'est une option très intéressante pour les clients", renchérit Haakan Samuelsson, qui fait valoir qu'"une Volvo usagée, qui a deux ans, est probablement une très bonne alternative à un modèle flambant neuf mais plus cher".

Les marques haut de gamme sont d'autant plus attentives à ces transformations qu'elles représentent une part importante des ventes de modèles neufs aujourd'hui en Chine... qui seront les occasions de demain.

L'allemand Mercedes-Benz assure investir dans son réseau, tandis que Volvo, propriété du chinois Geely, indique que presque la totalité de ses concessionnaires s'y sont déjà mis.

bur-laf/jug/jld

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