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Il y aura une élection présidentielle en Syrie le 3 juin (et Bachar al-Assad devrait l'emporter)

Pour la première fois, Bachar al-Assad aura des adversaires à la présidentielle
Syrian President Bachar el Assad gives a press conference with French President Nicolas Sarkozy (unseen) after their working meeting, on January 6, 2009 at the Presidential palace in Damascus. Sarkozy is on a Middle East tour aimed at achieving a ceasefire in the Gaza Strip. AFP PHOTO POOL / ERIC FEFERBERG (Photo credit should read ERIC FEFERBERG/AFP/Getty Images)
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Syrian President Bachar el Assad gives a press conference with French President Nicolas Sarkozy (unseen) after their working meeting, on January 6, 2009 at the Presidential palace in Damascus. Sarkozy is on a Middle East tour aimed at achieving a ceasefire in the Gaza Strip. AFP PHOTO POOL / ERIC FEFERBERG (Photo credit should read ERIC FEFERBERG/AFP/Getty Images)

La présidentielle en Syrie, qui devrait conduire à la réélection de Bachar al-Assad, aura lieu le 3 juin malgré la guerre sanglante qui ravage le pays et l'opposition de nombreux Etats réclamant son départ du pouvoir. "Je fixe au mardi 3 juin la date de l'élection d'un président (...) pour les citoyens résidant en Syrie (...) et au 28 mai 2014 (...) pour les Syriens vivant à l'étranger", a annoncé le président du Parlement Mohammad al-Laham lors d'une séance solennelle du Parlement.

Avant la séance, deux personnes ont été tuées par trois tirs au mortier près du Parlement, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Trente-six personnes ont en outre été blessées, selon l'agence officielle Sana. "Il s'agit de la première élection pluraliste et nous sommes confiants que vous (le peuple syrien) allez choisir celui qui mérite de diriger la Syrie, de la défendre, de garantir un avenir où tous les Syriens jouiront de leurs droits sans discrimination", a lancé Mohammad al-Laham.

Les dépôts des candidatures se feront du 22 avril au 1er mai auprès de la Cour suprême. Jusqu'à présent, Bachar al-Assad --comme son père Hafez précédemment --, avait été choisi par référendum. Candidat unique, il avait été élu pour sept ans en 2000 par référendum avec 97,29% des voix, puis réélu en 2007 avec 97,62% des votes.

Parlement acquis au régime

La nouvelle Constitution approuvée en 2012 donne pour la première fois la possibilité à plusieurs candidats de se présenter. Mais en réalité, les conditions requises limitent fortement leur nombre. Selon les clauses approuvées par le Parlement le 14 mars, le futur président doit avoir vécu en Syrie de manière continue au cours des 10 dernières années. En outre, tout candidat doit obtenir le soutien d'au moins 35 des 250 députés.

Or comme le Parlement est acquis au régime, ces articles rendent quasiment impossible la candidature d'un opposant de l'extérieur, et très difficile celle d'un opposant de l'intérieur. Le président Assad, qui n'a pas encore annoncé officiellement sa candidature, avait affirmé en janvier dans une interview à l'AFP qu'il y avait "de fortes chances" qu'il se représente.

En vertu de la nouvelle Constitution, Bachar al-Assad a le droit de se présenter à deux nouveaux mandats de sept ans ce qui, théoriquement, lui permettrait de diriger son pays jusqu'à 62 ans.

"Nous annonçons la tenue du scrutin à la date prévue, sans retard, sans tenir compte de tout ce qui se dit à l'étranger. Notre décision est libre, indépendante, personne ne nous la dicte", a ajouté Mohammad al-Laham, alors que l'opposition et plusieurs pays réclament le départ de Bachar al-Assad du pouvoir. Une source de sécurité à Damas a affirmé à l'AFP s'attendre à "une augmentation du nombre d'obus sur Damas pour tenter de saboter l'élection".

"Election sans surprise"

Pour le géographe Fabrice Balanche, spécialiste de la Syrie, "Assad peut organiser le scrutin sans problème car il contrôle le territoire où se trouve la majorité de la population syrienne. Il lui reste à trouver deux figurants pour donner un semblant de compétition à cette élection sans surprise".

"Le scrutin se déroulera dans la zone gouvernementale: cette bande de territoire qui va de la frontière jordanienne jusqu'à Lattaquié en passant par Damas, Homs et Hama ainsi que les villes tenues par le régime dans la zone nord et est comme Idleb, la moitié d'Alep et la moitié de Deir Ezzor". Selon lui, Bachar al-Assad contrôle "40% du territoire habité. Cependant 60 à 70% de la population se trouve en zone gouvernementale contre 20 à 30% dans les zones rebelles et 10% à l'étranger".

Sur le terrain, 52 civils, dont 14 enfants, ont été tués dimanche par des raids aériens dans la province d'Alep, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Mohammad Wissam, un activiste d'Alep a expliqué ce bilan sanglant par le fait que les hélicoptères ont visé des marchés de la ville. Certaines victimes ont été brûlées vives car un baril d'explosif est tombé sur un dépôt de carburant. A Homs, à Jeb al-Jandali, à l'est de Vieille ville, l'armée a repris lundi des immeubles occupés la veille par les rebelles.

La guerre a fait depuis mars 2011 plus de 150 000 morts tandis que trois millions de Syriens ont fui leur pays et 6,5 millions ont été déplacés.

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