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Pâque en Ukraine: quatre morts dans une fusillade dans l'Est rebelle

Pâque en Ukraine: quatre morts dans une fusillade dans l'Est rebelle

Quatre personnes ont été tuées dimanche dans l'est de l'Ukraine dans une fusillade près de Slaviansk, ville totalement contrôlée par les séparatistes pro-russes faisant craindre une escalade en pleine célébration des Pâques orthodoxes.

Les violences qui ont coûté la vie à trois militants pro-russes et un attaquant, se sont produites près d'un barrage érigé par des insurgés dans le village de Bilbasivka, à 18 kilomètres à l'ouest de Slaviansk, a annoncé un responsable local, Viatcheslav Ponomarev, à des journalistes.

Elles interviennent trois jours après la signature à Genève d'un accord entre Russes, Ukrainiens et Occidentaux en vue d'une désescalade dans la crise ukrainienne et le jour de la Pâque, principale fête des orthodoxes à l'occasion de laquelle le patriarche de Kiev a dénoncé l'"ennemi" russe qui est "du côté du mal".

"Quatre voitures sont arrivées près de notre barrage vers 1 heure du matin. Nous avons voulu les contrôler, ils ont alors ouvert le feu sur nous à l'arme automatique", a déclaré à l'AFP un militant pro-russe cagoulé, Vladimir, 20 ans, qui affirme avoir été sur les lieux à ce moment.

Les attaquants étaient une vingtaine et ils sont partis quand des renforts sont arrivés, a ajouté ce militant en faisant état de trois morts et de quatre blessés dans son camp.

Il s'agit des premiers morts en Ukraine dans des affrontements depuis l'attaque jeudi d'une caserne militaire ukrainienne par des inconnus à Marioupol (sud).

Le gouvernement pro-européen mène dans l'Est une opération destinée à désarmer les militants pro-russes et à libérer les bâtiments qu'ils occupent.

Le responsable des services spéciaux ukrainiens chargés de cette "opération antiterroriste", le général Vassyl Kroutov, a indiqué samedi que des "mesures pour faire baisser la tension" seraient prises à Slaviansk où la situation était selon lui inquiétante.

A Slaviansk, la mairie, la police et le siège local des services secrets sont passés il y a plus d'une semaine sous le contrôle d'insurgés pro-russes.

Ces militants locaux sont épaulés par des hommes armés présentés comme des groupes d'autodéfense, mais que Kiev et les Occidentaux accusent d'être des troupes d'élite des services spéciaux de l'armée russe.

L'Est est en proie depuis début avril à une insurrection armée pro-russe après l'occupation et le rattachement à la Russie en mars de la péninsule ukrainienne de la Crimée.

Le Kremlin, qui a massé près de 40.000 soldats à la frontière de l'Ukraine, selon les Occidentaux, dément des projets d'invasion dans l'Est. Mais Vladimir Poutine, qui a le feu vert du Parlement russe pour l'envoi de troupes en Ukraine, a promis d'assurer "à tout prix" la protection des russophones dans l'ex-URSS.

Dans son message pascal au peuple ukrainien qui "traverse de dures épreuves", le patriarche de Kiev Filaret a assuré que l'"ennemi" russe était condamné à l'échec et Dieu aiderait "à ressusciter l'Ukraine" en proie à une vague de séparatisme inspiré selon Kiev par le Kremlin.

Quelques minutes avant minuit, les cloches de la cathédrale Saint-Michel de Kiev ont joué l'hymne ukrainien pour des centaines de personnes réunies pour le service pascal, au moment où le pays semble plus près que jamais de l'éclatement.

A Moscou, le patriarche russe Kirill a appelé samedi à prier pour que personne ne puisse "détruire la Sainte Russie", avec une mention particulière pour les Russes d'Ukraine, pays dont la capitale Kiev est le berceau de l'orthodoxie russe.

"Nous devons aujourd'hui prier pour le peuple russe qui vit en Ukraine, pour que le Seigneur fasse la paix sur la terre ukrainienne (...) qu'il mette fin aux desseins de ceux qui veulent détruire la Sainte Russie", a déclaré le patriarche pendant un service religieux dans la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou.

A Slaviansk, des hommes en uniforme sans signes distinctifs, certains une kalachnikov en bandoulière, étaient présents samedi soir devant l'empilement de sacs de sable qui barre l'entrée de la mairie.

Tout comme les rebelles de Donetsk qui occupent l'administration régionale, ils faisaient fi de l'accord de Genève conclu jeudi entre la Russie, l'Ukraine, les Etats-Unis et les Européens qui prévoit leur désarmement et l'évacuation des bâtiments publics.

Les Etats-Unis qui accusent Moscou d'être derrière les troubles en Ukraine ont appelé la Russie à faire pression sur les insurgés pour qu'ils respectent l'accord conclu.

Le Kremlin a répondu que la Russie refusait d'être tenue pour seule responsable du respect de l'accord de Genève et jugeait "inacceptables" les menaces de nouvelles sanctions américaines.

A Kiev, les autorités pro-européennes se sont efforcées vendredi de tendre la main aux rebelles, promettant une importante décentralisation et un statut protecteur pour la langue russe, apparemment sans convaincre.

bur-neo/nm/jh

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