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Le Japon va revoir son plan de chasse à la baleine dans l'Antarctique après la décision de la CIJ

Le Japon va revoir son plan de chasse à la baleine dans l'Antarctique après la décision de la CIJ

Le gouvernement japonais a indiqué vendredi qu'il allait revoir son plan de chasse à la baleine dans l'Antarctique en tenant compte du verdict de la Cour internationale de justice (CIJ), dans le but de lui donner une tournure plus scientifique compatible avec les règles mondiales.

"Nous allons faire des études en collaboration avec les ministères concernés pour soumettre un nouveau programme de recherche cet automne à la Commission baleinière internationale (CBI)", a expliqué le ministre de la Pêche, Yoshimasa Hayashi.

Il affirme vouloir tenir compte des critères de la CIJ, la plus haute instance judiciaire de l'ONU selon laquelle le Japon déguisait auparavant une activité commerciale en programme de recherche scientifique.

Le ministre a dans le même temps réaffirmé que le Japon allait arrêter le plan Jarpa II (seconde phase des recherches dans l'Antarctique), conformément aux décisions de la justice, avant d'en élaborer un autre.

"Le verdict a confirmé que la Convention internationale pour la réglementation de la chasse à la baleine est en partie destiné à l'utilisation durable des ressources baleinières", a rappelé le ministre.

"Suite à cela, notre pays maintiendra fermement sa politique de base de chasse à la baleine pour la recherche, sur la base du droit international et des bases scientifiques, afin de collecter des données scientifiques nécessaires à la réglementation des ressources baleinières, dans le but d'une reprise de la chasse commerciale", a clairement expliqué M. Hayashi.

Cela signifie que le Japon va cesser la chasse contestée telle qu'il la pratiquait jusqu'à présent en Antarctique, et présenter un autre dossier pour l'Antarctique comportant vraisemblablement davantage d'éléments scientifiques afin de bénéficier de l'exception accordée par la CBI pour les prises de baleines à des fins de recherches.

La prochaine expédition dans l'Antarctique qui devait débuter l'hiver prochain sera annulée, comme l'a précisé l'Agence japonaise des pêches, mais le gouvernement avait toutefois indiqué en début de semaine qu'il n'avait pas encore pris de décision quant à une éventuelle campagne en Antarctique en 2015-2016.

Le Japon entend en revanche dans tous les cas poursuivre la chasse "scientifique" à la baleine ailleurs, en l'occurrence dans l'océan Pacifique. "Nous allons conduire la seconde phase de chasse dans le nord-ouest Pacifique en réduisant son ampleur", a précisé M. Hayashi. Le départ des navires baleiniers est prévu le 26 avril.

Un communiqué publié par l'Agence des pêche précise que les objectifs seront ramenés à 100 petits rorquals dans les eaux côtières, contre 120 l'an dernier, et 110 autres baleines au large, contre 160. Aucun petit rorqual ne sera pris en profondeur.

Dans le cas des campagnes dans l'Antarctique, la CIJ a donné récemment raison à l'Australie qui a porté l'affaire devant la cour, arguant que le Japon détournait à des fins commerciales un moratoire datant de 1986 et n'autorisant la chasse à la baleine que pour des recherches scientifiques.

Après l'arrêt de la CIJ, le Premier ministre japonais Shinzo Abe s'était dit "très déçu", mais avait affirmé que le Japon se conformerait à cette décision.

Pourtant malgré ces promesses et la "victoire" devant la justice internationale, l'Australie et la Nouvelle-Zélande avaient rapidement dit craindre que Tokyo ne tente de contourner l'interdiction de la CIJ, après avoir déjà détourné pendant des années le moratoire édicté par Commission baleinière internationale.

L'organisation écologiste Sea Shepherd avait quant à elle prévenu que le gouvernement japonais ne se plierait pas aussi facilement à une interdiction.

Selon cette organisation qui a souvent croisé le fer en mer avec les navires baleiniers nippons, l'Institut japonais de recherche sur les cétacés (ICR) a fait part à des tribunaux aux États-Unis de son intention de revenir chasser la baleine dans l'océan Austral au cours de l'hiver 2015-2016 avec un nouveau programme de recherche.

L'institut concerné avait refusé lundi de commenter cette affirmation, et c'est M. Hayashi qui a indirectement répondu à Sea Shepherd.

"En ce qui concerne les actes illicites de violence commis par des organisations antichasse à la baleine, nous allons étudier les contre-mesures en ligne avec un nouveau programme afin de garantir la sécurité de la flotte, des chercheurs et les membres d'équipage", a-t-il averti.

sps-kap/ros

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