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Starbucks déménage son siège européen à Londres où il "paiera plus d'impôts"

Starbucks déménage son siège européen à Londres où il "paiera plus d'impôts"

La chaîne américaine de cafés Starbucks, conspuée au Royaume-Uni pour ses méthodes d'optimisation fiscale, va déplacer d'ici la fin de l'année son siège européen d'Amsterdam à Londres et compte ouvrir 100 nouvelles boutiques dans le pays et "payer plus d'impôts".

"Cette décision parle d'elle-même: Londres est l'endroit idéal pour développer notre activité européenne", a déclaré Kris Engskov, le président Europe, Moyen-Orient et Afrique du groupe.

Un nombre "modeste" de hauts dirigeants du groupe vont se déplacer d'Amsterdam à Londres et "seront mieux à même de superviser le marché britannique, où se trouve plus de la moitié de nos boutiques européennes, qui emploient plus de 7.500 personnes", selon un communiqué.

Le marché britannique "est le plus important et celui qui grossit le plus rapidement en Europe". "Nous prévoyons d'ouvrir cette année plus de 100 boutiques à travers le pays, créant ainsi 1.000 nouveaux emplois permanents", a également annoncé le groupe originaire de Seattle (nord-ouest des Etats-Unis) et qui compte 19.000 cafés dans le monde.

La chaîne de cafés, qui a ouvert sa première boutique en Europe en 1998 et en possède aujourd'hui 2.000 dans 35 pays, annonce également de nouvelles ouvertures dans "d'autres marchés européens" sans préciser lesquels.

A Amsterdam, elle continuera d'employer plus de 200 personnes sur le site du siège actuel "où nous torréfions et distribuons tout le café pour l'Europe", "ce qui ne changera pas avec le déménagement du siège social européen".

Tentant de restaurer une image ternie par sa gymnastique comptable qui lui permettait de payer le moins d'impôts possibles, Starbucks a fait valoir que "ce changement signifiera que nous allons payer plus d'impôts au Royaume-Uni".

Fin décembre 2012, la chaîne de cafés, à l'image d'autres multinationales florissantes comme Google, Amazon et Apple, avait ainsi été passée au gril par une commission parlementaire britannique sur ses pratiques fiscales.

Les responsables de la chaîne de cafés, qui a annoncé en janvier un bénéfice de 540 millions de dollars (390 millions d'euros) contre 432 millions un an plus tôt, avaient justifié devant les députés britanniques le peu d'impôts qu'elle payait en affirmant avoir engendré des pertes pendant 14 des 15 années de son implantation au Royaume-Uni.

Le groupe avait néanmoins annoncé dans la foulée qu'il renonçait à ces pratiques d'optimisation fiscale et allait payer environ 20 millions de livres (24 millions d'euros) supplémentaires d'impôts en 2013 et 2014.

Starbucks cessait ainsi de bénéficier d'exemptions liées aux paiement de royalties pour l'utilisation de la marque ou de transférer des revenus vers d'autres filiales.

L'enjeu du paiement de ces impôts par ces grands groupes pour le gouvernement britannique est d'obtenir des rentrées de deux milliards de livres (2,4 milliards d'euros) chaque année dans les caisses de l'État.

Plus largement, cette question préoccupe plusieurs pays européens, dont la France, ainsi que l'Australie, où le géant américain Apple a été accusé en mars de transférer des milliards de dollars de bénéfices vers l'Irlande pour échapper à l'impôt.

Le G20 s'est également penché sur le sujet et tente de mettre un terme à l'usage de ces techniques d'optimisation fiscale.

L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) examine actuellement la question, à la demande des ministres des Finances du G20, et doit présenter son rapport lors d'une réunion du G20 à Cairns (Australie) en septembre.

Les réformes envisagées sont censées prémunir les multinationales contre la double imposition, tout en leur faisant comprendre qu'elles doivent verser leur contribution.

Les pays membres du G20, qui représentent quelque 85% de l'économie mondiale, ont en outre approuvé la norme d'échange automatique de données fiscales conçue par l'OCDE, et que plus de 42 pays se sont engagés à appliquer.

Cette norme obligera les administrations fiscales des pays qui l'adoptent à livrer toutes les informations à leur disposition sur les actifs financiers détenus chez eux par des personnes ou des entités non-résidentes. Elle doit être mise en oeuvre fin 2015.

mc/jmi/fw

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