Plus de 30 000 employés d'une usine chinoise qui fabrique des chaussures de sport pour Nike et Adidas, sont en grève depuis la semaine dernière pour réclamer une amélioration de leurs conditions salariales.
Une centaine de policiers ont été déployés autour de l'usine Yue Yuen, selon ce que montrent des photos diffusées par China Labor Watch. Dotés de matériel antiémeute, les policiers auraient interpellé ou frappé plusieurs grévistes depuis le début de la grève, indique l'organisme.
Située dans la ville de Dongguan, dans le sud de la Chine, l'usine se targue sur son site web d'être le plus grand fabricant de chaussures de sport au monde. Elle sous-traiterait pour les marques Converse, New Balance, Asics, Pumas, Adidas et Nike. La marque Puma affirme toutefois « ne pas travailler avec l'usine » en question.
À la fin de l'année 2012, l'entreprise comptait 423 000 employés, indique son site Internet.
L'« usine du monde »
Selon Dong Lin, membre d'une association de défense des droits proche des grévistes, des dizaines de milliers d'employés refusent de rentrer au travail et exigent que leur soient versées des allocations sociales qui leurs seraient dues.
L'entreprise a proposé de rattraper ces versements d'ici la fin de l'année 2015, mais les employés ont refusé cette offre, craignant que l'usine déménage et ne tienne pas ses engagements.
Ce scénario est plausible en Chine, où l'économie repose principalement sur les exportations. Les ralentissements de la croissance économique tendent à se répercuter rapidement sur les conditions de travail des ouvriers, les patrons devenant plus intransigeants avec la baisse de la demande.
Les conflits sociaux sont fréquents dans la province du Guangdong, où se déroule la grève, même si les employés ne sont pas représentés par des organisations syndicales indépendantes. Souvent qualifiée d'« usine du monde », cette région regroupe une grande partie des manufactures chinoises fabriquant des biens d'exportation.