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Berlusconi bénéficie d'une mesure de clémence et pourra se consacrer aux européennes

Berlusconi bénéficie d'une mesure de clémence et pourra se consacrer aux européennes

L'ex-chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi a bénéficié mardi d'une mesure de clémence de la justice milanaise qui lui a accordé la possibilité de purger sa condamnation à un an sous forme de travaux d'intérêt général, ce qui lui laissera une grande liberté de mouvement.

Berlusconi devra s'occuper de personnes âgées et de handicapés au "minimum pendant quatre heures consécutives" et "au moins un jour par semaine", selon l'ordonnance du tribunal.

A la Fondation Sacra Famiglia située dans la banlieue de Milan, l'ex-Cavaliere pourra mettre en avant sa volonté de "réhabilitation", comme l'avait demandé ses avocats au tribunal.

"Nous sommes ouverts à tous ceux qui veulent vivre une expérience d'éducation à la charité", a dit à la presse le directeur de cette institution catholique, Paolo Pigni. Il a accepté de recevoir M. Berlusconi parce qu'il pense pouvoir limiter "au maximum les problèmes" compte tenu de la taille de ce centre qui accueille 1.000 patients dont des handicapés, des malades d'Alzheimer, et 200 personnes âgées. La structure compte aussi une clinique, une église, un cimetière, des terrains de pétanque et de foot, des laboratoires (découpage, poterie, menuiserie) et un théâtre.

Le tribunal d'application des peines de Milan, qui avait jusqu'à 15 jours pour prendre sa décision, a fait plus vite et a été très bienveillant pour l'ancien président du Conseil âgé de 77 ans.

Grâce aux probables remises de peine, la sanction en vigueur dans une dizaine de jours, devrait être effective pendant dix mois.

Celui qui a été trois fois Premier ministre sera certes soumis à un couvre-feu (23h00) et ne devra pas quitter la Lombardie. Mais il sera autorisé à se rendre du mardi au jeudi à Rome, où il sera libre de coordonner les activités de Forza Italia, le parti de centre droit dont il est toujours président.

Ses avocats, Franco Coppi et Niccolo Ghedini, tout sourires après la décision, l'ont qualifiée d'"équilibrée" et de "satisfaisante" car elle respecte, selon eux, les "exigences de l'activité politique du président Berlusconi".

Une activité et un rôle de chef du plus grand parti de droite que même ses opposants lui reconnaissent encore. Le Premier ministre Matteo Renzi l'a ainsi reçu pendant plus de deux heures lundi soir pour discuter du pacte qu'ils avaient conclu en février sur la réforme du mode de scrutin électoral.

L'ancien Premier ministre de gauche Massimo D'Alema a toutefois critiqué la décision: "quelqu'un de moins puissant (que lui) serait allé en prison pour une condamnation bien moins grave".

Signe que l'ex-Cavaliere est au moins partiellement remis en selle: il a réuni son état-major à Rome pour préparer la campagne en vue des européennes du 25 mai. Ses proches l'ont décrit comme "de très bonne humeur et plein d'entrain pour travailler".

Comme il est inéligible pour six ans, Silvio Berlusconi ne sera pas tête de liste mais sa présence en tribune aux côtés des candidats est cruciale, d'autant plus que son parti est en perte de vitesse.

Forza Italia (FI) est en effet crédité de 20 à 21% des voix face au Parti démocrate (centre gauche) de M. Renzi qui caracole en tête avec 31 à 34%, et il est menacé d'être dépassé par le Mouvement Cinq étoiles de l'ancien humoriste Beppe Grillo, donné à 25%.

M. Berlusconi avait été condamné définitivement en août dernier à quatre ans de prison pour fraude fiscale, dont trois amnistiés, une peine qu'il ne risquait pas de purger en prison, compte tenu de son âge et du fait que ce n'est pas un crime de sang.

Mais à défaut des TIG, il aurait pu être assigné à résidence. Ses déplacements auraient été très limités, l'empêchant de participer aux meetings et humiliation suprême, il aurait été obligé à signer régulièrement au commissariat de police.

Ses soucis judiciaires ne s'arrêtent pourtant pas avec cette décision. Il doit affronter encore d'autres procès, notamment le fameux Rubygate, où il a été condamné à sept ans de prison pour abus de pouvoir et prostitution de mineure.

Le jugement en appel aura lieu en juin, alors qu'un autre procès, pour corruption de sénateur, a débuté cette année à Naples.

lrb/fka/bir

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