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Ukraine: l'UE pointe Moscou du doigt et examine de nouvelles sanctions

Ukraine: l'UE pointe Moscou du doigt et examine de nouvelles sanctions

Les ministres européens des Affaires étrangères ont mis en cause lundi la Russie dans "l'escalade" survenue dans l'est de l'Ukraine depuis samedi et l'ont menacée de nouvelles sanctions, qui pourraient être décidées si la réunion de Genève échouait.

"Ce qui s'est produit au cours des dernières 48 heures est clairement une nouvelle escalade de la crise en Ukraine, et elle est très dangereuse", a déclaré le ministre britannique, William Hague, en arrivant à la réunion à Luxembourg.

"La Russie a fortement renforcé sa stratégie de déstabilisation", a renchéri le suédois Carl Bildt.

Plusieurs ministres ont directement accusé Moscou d'avoir fomenté la prise de bâtiments publics par des insurgés pro-russes dans plusieurs villes de l'est de l'Ukraine, comme Slaviansk. "Il ne fait aucun doute qu'elles ont été planifiées et organisées par la Russie (...) car les forces impliquées agissent exactement comme l'ont fait les forces russes en Crimée", a estimé M. Hague. "Les dénégations de la Russie n'ont pas la moindre crédibilité", selon lui.

Dans ce contexte, plusieurs ministres, à l'instar du Britannique, ont appelé l'UE à durcir le régime de sanctions appliqué depuis début mars et qui touche 33 responsables russes et ukrainiens pro-russes, frappés par des interdictions de visa et des gels d'avoirs. Au delà de ces sanctions ciblées, représentant la "phase 2" de l'échelle établie par les Européens, se pose la question du passage au stade supérieur, la "phase 3", celle des sanctions économiques susceptibles d'affecter fortement la Russie.

A l'issue de leur réunion, les ministres devraient "rappeler que toute initiative supplémentaire de la Russie pour déstabiliser la situation en Ukraine entraînerait des conséquences bien plus sérieuses pour les relations économiques entre l'UE et la Russie", selon le projet de conclusion.

Mais plusieurs pays sont réticents à durcir les sanctions, dans l'attente de la réunion qui doit se tenir jeudi à Genève entre l'Ukraine, la Russie, les États-Unis et l'UE.

"On ne va pas résoudre le problème avec des sanctions. Il faut tout faire pour que la conférence de jeudi ait lieu, et dans un climat serein", a déclaré le Luxembourgeois Jean Asselborn. "La Russie s'est déjà sanctionnée elle-même, du point de vue des investissements, de la fuite des capitaux et de la baisse de la monnaie. Ce sont des sanctions très importantes", a-t-il dit.

Pour son homologue néerlandais Frank Timmermans, "il est trop tôt" pour décider de sanctions d'ordre économique "mais nous devons être bien préparés" à les appliquer si la situation s'aggravait. Il faut encore "explorer les possibilités de la phase 2".

Les ministres ont parallèlement renforcé le soutien au gouvernement pro-européen de Kiev, confronté à des difficultés économiques de plus en plus importantes.

Ils ont formellement donné leur feu vert à un prêt d'environ un milliard d'euros et à une réduction des droits de douane des produits exportés vers l'UE, qui doit permettre à l'Ukraine d'économiser près de 500 millions d'euros en année pleine.

Ces mesures sont comprises dans le programme d'assistance financière de 11 milliards d'euros décidé par les 28 en mars, dans le cadre de la signature du volet politique d'un accord d'association entre l'UE et l'Ukraine.

jri/jlb/ai

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