Le parquet de Rio de Janeiro a annoncé lundi avoir découvert avec effroi 40 foetus et corps de nouveaux-nés entassés dans la morgue de l'hôpital Pedro Ernesto, géré par le gouvernement local.
Certains des corps se trouvent là depuis 2009 et une quinzaine restent sans identification.
"On aurait dit un film d'horreur ! Notre but maintenant est qu'ils soient enterrés dignement le plus vite possible", a déclaré lundi à l'AFP la procureure Ana Cristina Huth Macedo.
"J'enquêtais sur le cas d'un nouveau-né spécifique et je suis tombée sur cette situation épouvantable" de tiroirs frigorifiques plein de cadavres, a-t-elle ajouté.
La procureur a encore indiqué que dans un autre réfrigérateur mortuaire, il y avait "des tas de morceaux de corps, probablement à la suite d'amputations".
Selon Mme Huth Macedo, la direction de l'hôpital, réputée pour pratiquer des accouchements à hauts risques, "devra s'expliquer sur les deux cas".
Le directeur de l'hôpital, Rodolfo Acatuassu Nunes, a expliqué dimanche soir dans le cadre d'un programme de la TV Globo que ces bébés avaient été abandonnés par les familles à la morgue.
"Il s'agit d'un problème social, les gens ne vont pas chercher le corps de leur bébé qui est mort", souvent faute de moyens pour l'enterrer, a affirmé le directeur.
Le parquet va exiger l'identification de tous les corps par le biais de tests ADN. L'hôpital devra lui fournir une liste avec les noms et adresses des parents.
L'affaire a éclaté au grand jour quand la justice a demandé au parquet d'enquêter sur le cas d'un prématuré décédé à l'hôpital que la mère, une dépendante au crack, n'est pas allée récupérer. L'hôpital avait prévenu la justice, comme la loi le prévoit, mais un an après, le tribunal des mineurs a découvert que le bébé n'avait pas été enterré et a voulu savoir pourquoi.
"Nous devons savoir si c'est à cause des familles ou de l'hôpital", a indiqué le procureure.
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