Le ministre français des Finances Michel Sapin a fait part samedi à Washington de ses réserves sur tout plan alternatif visant à contourner le veto de fait des Etats-Unis sur la réforme du FMI.
Depuis plus de deux ans, le doublement des ressources du Fonds monétaire international et son rééquilibrage au profit des économies émergentes sont suspendus à une ratification du Congrès américain, qui bute sur l'opposition des élus républicains.
Réunis cette semaine à Washington, les pays-membres du Fonds ont donné aux Etats-Unis jusqu'à la fin de l'année pour donner leur feu vert sans quoi un plan B sera mis à l'étude.
"Nous devons tout faire pour que les Etats-Unis puisse ratifier d'ici la fin de l'année (...). Il ne faut donner aucun prétexte au Congrès", a déclaré M. Sapin lors d'une conférence de presse en marge de l'assemblée générale FMI-Banque mondiale.
Le plan alternatif pourrait consister à découpler le volet gouvernance de celui consacré aux ressources, qui ne requiert pas les voix des Etats-Unis.
"Si on s'interroge trop précisément sur les schémas alternatifs on risque de gêner l'adoption de la réforme", a toutefois estimé M. Sapin, tout en reconnaissant que certains pays émergents, dont le Brésil, sont à court de patience.
"Si on traduit cette impatience par une nouvelle réforme est ce qu'on risque pas de faire échouer l'ancienne?", s'est interrogé le ministre français.
Egalement présent à Washington, son homologue allemand Wolfgang Schaüble a défendu la même ligne. "J'espère que nous arriverons au but sans recourir à des chemins détournés qu'il faudrait de toute façon aussi ratifier", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse.
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