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Le Drian défend le rôle de l'armée française en 1994 au Rwanda

Le Drian défend le rôle de l'armée française en 1994 au Rwanda

Le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian a défendu dans un message aux armées diffusé vendredi le rôle et l'"honneur" de l'armée française lors de l'opération Turquoise en 1994 au Rwanda, après les accusations de complicité de génocide du président rwandais Paul Kagame.

"Les mots ont un sens et, dans ces circonstances, certaines accusations ne peuvent rester sans réponse", écrit M. Le Drian, sans mentionner le nom du chef de l'Etat rwandais.

Selon le ministre, "l'honneur de la France et de ses armées, c'est d'avoir, avant les autres, réagi au drame qui se déroulait sous le regard d'une communauté internationale paralysée".

Le 22 juin 1994, la France avait alors lancé seule l'opération Turquoise sous mandat de l'ONU, avec pour objectif affirmé de protéger les populations civiles des massacres en cours dans le pays.

"Sauver un maximum de vies sans prendre parti dans la lutte pour le pouvoir qui était alors engagée: c'est le défi que beaucoup jugeaient impossible et que les troupes françaises de Turquoise ont pourtant relevé", poursuit le ministre près d'une semaine après les accusations lancées par le président Kagame.

Au coeur du contentieux franco-rwandais figure le soutien de Paris et de son armée au régime hutu rwandais, coupable du génocide. De 1990 à 1993, les soldats français sont intervenus pour aider l'armée rwandaise à lutter contre la rébellion tutsi du Front patriotique rwandais (FPR) aujourd'hui au pouvoir au Rwanda.

Ce qui vaut depuis 20 ans à la France l'accusation par Kigali de "complicité" de génocide pour avoir formé et armé les forces rwandaises. Elle se double d'une dénonciation de l'opération militaire "Turquoise" (juin à août 1994), lancée officiellement pour des raisons "humanitaires" avec un mandat de l'ONU.

Dans la réalité, accuse Kigali, cette mission a permis de protéger les responsables du régime génocidaire dans leur fuite vers le Zaïre (devenu depuis la République démocratique du Congo, RDC).

Lors de sa déclaration de politique générale mardi à l'Assemblée nationale, le nouveau Premier ministre Manuel Valls avait déjà rejeté les accusations, selon lui "injustes" et "indignes", selon lesquelles la France a été complice du génocide au Rwanda.

Alors que certains appellent à rendre publiques les archives sur cette période, Jean-Yves Le Drian a souligné que "plus de 1.100 documents" ont été déclassifiés en vingt ans par le ministère de la Défense, dans le cadre des procédure judiciaires.

Environ 800.000 personnes, essentiellement des Tutsi, ont été tuées au printemps 1994 lors du génocide au Rwanda, dont le 20e anniversaire a été marqué lundi à Kigali.

dch/rh/thm/pt

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