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Chine: condamné en appel, un militant anticorruption fustige un verdict "absurde"

Chine: condamné en appel, un militant anticorruption fustige un verdict "absurde"

Un éminent militant anticorruption chinois, Xu Zhiyong, a fustigé vendredi un jugement "absurde", après qu'un tribunal a confirmé la peine de prison qui lui avait été infligée fin janvier, a indiqué son avocat.

L'universitaire et militant de 40 ans avait été interpellé après des manifestations appelant à une transparence accrue sur la fortune des dirigeants politiques, et il avait été condamné fin janvier à 4 ans de détention pour "rassemblement illégal visant à perturber l'ordre public".

Le tribunal pékinois qui examinait son appel a confirmé vendredi la sentence de première instance, a annoncé à l'AFP Zhang Qingfang, son avocat, en précisant que la détermination et les convictions de son client restaient entières.

"Ce jugement absurde ne pourra pas stopper la vague de progrès de l'humanité (en Chine)", a lancé Xu Zhiyong lors de l'audience.

"La dictature communiste est vouée à se dissoudre comme une nappe de brouillard, et la lumière de la liberté et de la justice illumineront l'Orient!", a-t-il ajouté, selon des propos rapportés par l'avocat.

Xu Zhiyong est le fondateur du Mouvement des nouveaux citoyens, un réseau informel de militants organisant des rassemblements sporadiques et des discussions sur des sujets liés à la société civile, allant de l'égalité dans l'éducation à la corruption des élites.

Suscitant l'ire des autorités, Xu et une dizaine de militants de ce mouvement ont été arrêtés et présentés devant la justice chinoise depuis le début de l'année, pour des manifestations tenues en 2013.

Le procès de trois d'entre eux s'est tenu cette semaine sous haute sécurité. La presse étrangère n'a pas été autorisée à s'approcher des salles d'audience. Les trois personnes sont passibles d'une peine de cinq ans de prison.

"C'est une décision absolument illégale et grotesque", s'est indigné Xu Zhiyong après le verdict sur son appel, tandis que l'ONG de défense des droits de l'homme Amnesty International dénonçait "une parodie de justice".

La dure répression s'abattant sur ces militants contraste crûment avec la campagne anticorruption lancée en fanfare il y a un an par le président chinois Xi Jinping.

Celui-ci avait promis de sévir contre les pots-de-vins endémiques, et de s'en prendre aux cadres corrompus à tous les niveaux de l'appareil du Parti communiste. Mais cette campagne, bien que hautement médiatisée, n'a été appliquée que de façon très sélective selon les experts.

La question des actifs des dirigeants chinois et de leurs familles reste taboue en Chine, et fait l'objet d'une implacable censure dans les médias locaux et sur l'internet.

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