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Processus de paix: nouvelles sanctions israéliennes, négociations au point mort

Processus de paix: nouvelles sanctions israéliennes, négociations au point mort

Israël a décidé jeudi de nouvelles sanctions contre les Palestiniens, gelant le transfert des taxes qui leur sont dues, après une nouvelle réunion entre négociateurs des deux camps, sous médiation américaine, qui n'a débouché sur aucun progrès.

"Il a été décidé de geler le reversement des taxes collectées par Israël pour le compte de l'Autorité palestinienne", a annoncé jeudi à l'AFP un responsable israélien sous couvert de l'anonymat.

Ces taxes, dont le montant s'élève en moyenne à quelque 80 millions d'euros par mois, représentent plus des deux tiers des recettes budgétaires propres de l'Autorité palestinienne.

Les deux parties multiplient les gestes d'hostilité depuis qu'Israël a refusé de libérer comme prévu le 29 mars un quatrième et dernier contingent de prisonniers, réclamant désormais une prolongation des négociations de paix au-delà du 29 avril.

Israël a également suspendu sa participation au développement d'un champ gazier palestinien au large et va plafonner les dépôts bancaires palestiniens dans ses établissements financiers, a ajouté ce responsable israélien, précisant que ces décisions faisaient suite aux "violations flagrantes des accords conclus" entre les deux parties.

"Israël précise que les pourparlers sous l'égide des Etats-Unis se poursuivront pour tenter de surmonter la crise des négociations", a néanmoins assuré ce responsable.

Auparavant, une nouvelle rencontre entre négociateurs israéliens et palestiniens, sous la houlette de l'émissaire américain Martin Indyk, s'était tenue dans un hôtel de Jérusalem jeudi pour tenter de surmonter la crise des pourparlers de paix.

Elle a réuni à Jérusalem, côté israélien, la ministre de la Justice Tzipi Livni et l'avocat Yitzhak Molcho, représentant personnel du Premier ministre Benjamin Netanyahu, et, côté palestinien, le négociateur Saëb Erakat et le chef des services de renseignement Majed Faraj, a précisé à l'AFP une source palestinienne proche du dossier.

"La rencontre n'a débouché sur aucune percée", a déclaré à l'AFP M. Erakat.

Lors de ces entretiens de plusieurs heures, la délégation palestinienne entendait se concentrer sur la libération du quatrième et dernier contingent de prisonniers prévu dans l'accord de juillet et dont le blocage par Israël a plongé les pourparlers de paix dans la crise.

Côté américain, le département d'Etat s'est félicité de "négociations intenses" à trois. "Les écarts se réduisent, mais il est prématuré à l'heure qu'il est de spéculer sur un accord", a déclaré la porte-parole de la diplomatie américaine Jennifer Psaki.

Elle a précisé que le médiateur Martin Indyk allait rentrer à Washington dans les prochains jours pour des "consultations", mais qu'"il retournerait dans la région la semaine prochaine".

Du côté d'Israël, l'Etat hébreu a annoncé vouloir "un retour aux pourparlers et surmonter la crise actuelle", a affirmé à l'AFP un responsable.

Selon l'entente conclue en juillet 2013 sous l'égide de M. Kerry, Israël s'était engagé à libérer en quatre phases 104 prisonniers incarcérés avant 1993.

En contrepartie, la direction palestinienne avait consenti à suspendre jusqu'à la fin des pourparlers toute démarche d'adhésion aux organisations internationales, y compris les instances judiciaires à compétence mondiale susceptibles de poursuivre Israël.

L'ONU a annoncé jeudi avoir jugé conformes aux procédures internationales les demandes palestiniennes d'adhésion à 13 traités ou conventions internationales dont les Nations unies.

Les demandes d'adhésion prennent en principe effet 30 jours après leur dépôt.

Parmi ces traités internationaux auxquels la direction palestinienne a demandé à adhérer figurent les conventions de Vienne sur les relations diplomatiques et consulaires, la convention sur les droits de l'enfant, la convention contre la torture ou celle contre la corruption.

La Palestine, qui a obtenu en novembre 2012 le statut d'Etat observateur à l'ONU, a par ailleurs demandé à la Suisse de pouvoir adhérer à la IVe Convention de Genève d'août 1949 sur la protection des civils en territoire occupé et à son premier protocole additionnel, et aux Pays-Bas de pouvoir adhérer à la Convention de la Haye d'octobre 1907 sur les lois et coutumes de la guerre sur terre.

Selon des responsables palestiniens, la Palestine est officiellement devenue jeudi une " haute partie contractante " de la IVe Convention de Genève.

Les pourparlers de paix relancés les 29 et 30 juillet 2013 après trois ans de suspension ont apparemment piétiné sur l'ensemble des questions au coeur du conflit: les frontières, les colonies, la sécurité, le statut de Jérusalem et les réfugiés palestiniens.

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