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Le journaliste canado-égyptien détenu en Égypte qualifie son procès de farce

Le journaliste canado-égyptien détenu en Égypte qualifie son procès de farce

Un journaliste canado-égyptien qui est détenu depuis 100 jours dans une prison du Caire a déclaré, jeudi, que son procès était une « farce », après que le juge qui préside l'affaire eut écarté une partie importante de la preuve de la poursuite.

Criant depuis la cage où il était enfermé en compagnie de ses collègues et coaccusés, Mohamed Fahmy a affirmé ne pas comprendre la raison d'être de ce procès, qui serait le premier en Égypte à mettre en cause des reporters accusés de terrorisme.

M. Fahmy travaillait pour la chaîne anglaise du réseau Al-Jazeera, basé au Qatar, lorsqu'il a été arrêté le 29 décembre en même temps que ses collègues, l'Australien Peter Greste et l'Égyptien Baher Mohamed.

Les trois hommes, qui sont traduits en justice en même temps que 17 autres personnes, ont plaidé non coupable.

Lors de l'audience de jeudi, la poursuite a projeté des vidéos censées prouver que les journalistes avaient altéré des séquences afin de présenter une version erronée des événements qui se déroulaient en Égypte, et de mettre en péril la sécurité du pays.

Parmi les vidéos supposément réalisées par les accusés et montrées en cour figuraient des documentaires sur la Somalie et sur le monde animal, de même qu'une conférence de presse au Kenya. Le juge a rejeté ces vidéos, estimant qu'elles n'étaient pas liées aux accusations déposées contre le trio.

Accusés de terrorisme

Selon les autorités égyptiennes, Mohamed Fahmy et ses collègues ont offert une tribune aux Frères musulmans, le groupe islamiste dont est issu l'ex-président Mohammed Morsi, renversé en juillet dernier.

Le gouvernement de l'Égypte, qui considère les Frères musulmans comme une organisation terroriste, a accusé Al-Jazeera d'être favorable au groupe, ce que le réseau nie.

Le procès a été ajourné jeudi au 22 avril.

Le ministre canadien des Affaires étrangères, John Baird, a dit avoir discuté du cas de M. Fahmy avec son homologue égyptien. Les autorités canadiennes ont cependant avisé les proches du reporter qu'en raison de sa double citoyenneté, leurs actions étaient limitées.

La famille Fahmy a émigré au Canada en 1991. Mohamed a vécu à Montréal et à Vancouver avant de partir à l'étranger, où il a notamment fait de la couverture pour le New York Times et CNN.

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