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Buenos Aires paralysée par une grève contre Cristina Kirchner

Buenos Aires paralysée par une grève contre Cristina Kirchner

Buenos Aires était paralysée jeudi par une grève déclenchée par des syndicats proches de l'opposition au gouvernement de centre-gauche de Cristina Kirchner, dénonçant l'insécurité et la perte de pouvoir d'achat face à une forte inflation.

Les organisations ayant appelé à une grève nationale sont minoritaires, mais le puissant syndicaliste de la centrale CGT Hugo Moyano, ex-allié de la présidente Cristina Kirchner, est à la tête de la mobilisation et peut à lui seul bloquer le pays du fait de son influence dans le secteur des transports.

"La bras de fer politique a commencé. Mais l'essentiel, c'est que population n'approuve pas la gestion du gouvernement", estime le sociologue Jorge Giacobbe.

Sans trains de banlieue, ni métro, ni autobus, l'agglomération de 13 millions d'habitants fonctionnait jeudi au ralenti.

La plupart des commerces étaient fermés, les administrations, les écoles ou les banques étaient ouvertes mais de nombreux employés n'avaient pu se rendre sur leur lieu de travail, faute de transport.

Sur les grandes artères de la capitale argentine, systématiquement embouteillées, le trafic était fluide, alors que des manifestants bloquaient des artères et autoroutes du grand Buenos Aires.

L'aéroport d'Aeroparque assurant les vols intérieurs et régionaux était fermé, alors qu'à l'aéroport international d'Ezeiza, seuls quelques vols avaient été maintenus. Sur une autoroute menant à Aeroparque, des manifestants jouaient au football.

Dans le reste du pays, le mouvement était également suivi.

Pour Hugo Moyano, leader d'une branche de la Confédération générale du travail (CGT) dont une partie reste fidèle à Mme Kirchner, le mouvement est "la conséquence du malaise des gens".

Après une inflation supérieure à 20% depuis six ans, la hausse des prix depuis début 2014 a dépassé les 10%. Des négociations sur le niveau des augmentations salariales sont encore en cours dans certains secteurs d'activité, mais une majorité d'accords de branche ont déjà été scellés aux alentours de 30%.

Outre le coût de la vie, l'insécurité est la principale préoccupation, notamment dans la province de Buenos Aires.

Des dirigeants politiques de gauche et de droite ont apporté leur soutien au mouvement, directement ou implicitement. Ils reprochent à Mme Kirchner son impuissance face à la délinquance et les options du gouvernement en matière économique, le contrôle des changes et plus généralement l'interventionnisme de l'Etat.

Des syndicats proches du gouvernement de centre-gauche de Cristina Kirchner ont tenté de freiner la mobilisation, sans empêcher un large blocus de l'agglomération de Buenos Aires.

La dernière grève nationale en Argentine remonte à 2012, quand les syndicats d'opposition avaient partiellement paralysé le pays sud-américain.

bur-ap/ag/ml

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