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Afghanistan/élections: la Commission des plaintes évoque de nombreuses fraudes

Afghanistan/élections: la Commission des plaintes évoque de nombreuses fraudes

Les preuves de fraudes au premier tour de l'élection présidentielle afghane s'accumulent, a estimé mercredi la Commission des plaintes électorales (ECC), soulevant les craintes d'une répétition du scénario de 2009 où le bourrage d'urnes avait entaché la crédibilité du scrutin.

Plus tôt cette semaine, la Commission avait affirmé que le premier tour de vote avait été "moins frauduleux", que la précédente élection présidentielle, en 2009, entachée par des fraudes massives.

Sans revenir sur ses propos, le président de l'ECC a fait état mercredi de nombreux cas de fraudes lors du scrutin marqué par une forte participation à Kaboul, mais aussi à Kandahar, ancienne capitale des talibans qui avaient promis de "perturber" le vote.

"Il y a eu des fraudes, il y a des entorses, et pas en petits nombres", a déclaré lors d'une conférence de presse le chef de l'ECC, Abdul Satar Saadat. "Mais nous sommes confiants d'être en mesure d'identifier les fraudes", a-t-il ajouté, précisant que 3.000 plaintes avaient déjà été déposées à la Commission.

"La tenue en soi de cette élection n'était pas une mince affaire... mais le taux de participation témoigne d'une grande réussite. Or malgré cette réussite, il y a eu des fraudes par endroit", a renchéri Yousof Nooristani, chef de la Commission électorale indépendante (IEC), organisme responsable de l'organisation du scrutin.

Environ sept millions d'Afghans, sur les quelque 13 millions d'électeurs éligibles, ont voté pour l'un des huit candidats à la succession du président Hamid Karzaï, y compris les trois favoris: Zalmai Rassoul, un proche du président sortant, l'économiste Ashraf Ghani et l'opposant Abdullah Abdullah.

Mais des millions de cartes d'électeurs supplémentaires seraient aussi en circulation dans le pays, ce qui accroît le risque de fraude, selon des observateurs et des analystes.

Les autorités afghanes poursuivaient mercredi le dépouillement des bulletins de vote, une opération sensible qui pourrait faire l'objet de multiples contestations.

Deux des favoris, Ashraf Ghani et Abdullah Abdullah, ont affirmé mercredi être en tête, d'après les résultats colligés par leurs observateurs électoraux.

"D'après nos observateurs, nous sommes en avance et de loin", a déclaré à l'AFP Azita Rafat, la porte-parole de M. Ghani, un ancien cadre du Fonds monétaire international (FMI).

"Nous avons obtenu 62% des voix que nous avons comptées jusqu'à présent", a soutenu de son côté Mujib Rahman Rahimi, le porte-parole de M. Abdullah qui avait terminé en seconde position lors de la présidentielle de 2009.

MM. Ghani et Abdullah ont dit craindre des fraudes lors de ce scrutin, mais se sont engagés à participer à un second tour si aucun candidat n'obtenait plus de 50% des suffrages au premier tour.

La Commission électorale a indiqué mercredi qu'elle commencerait à annoncer samedi prochain des premiers résultats dans certaines provinces, prélude à des résultats préliminaires complets le 24 avril et un possible second tour le 28 mai.

emh-gl/abk

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