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Ukraine : les insurgés pro-russes de Donetsk rêvent d'un rattachement à la Russie

Ukraine : les insurgés pro-russes de Donetsk rêvent d'un rattachement à la Russie

"Nous voulons être rattachés à la Russie et le plus vite possible", lance Valentina Fiodorova, 63 ans, une militante pro-russe qui manifeste devant le siège de l'administration à Donetsk, dans l'est de l'Ukraine.

"A Kiev, on nous refuse le droit à la langue russe et à l'autodétermination et on réhabilite le fascisme!", poursuit Valentina. Autour d'elle, deux amies, retraitées comme elle, acquiescent.

Depuis que des manifestants pro-russes ont pris d'assaut et occupé dimanche le siège de l'administration régionale à Donetsk, ville d'un million d'habitants située à une cinquantaine de kilomètres de la frontière russe, toutes les trois viennent chaque jour manifester leur soutien à la cause.

Lundi, les militants pro-russes ont proclamé une "république souveraine de Donetsk". Mardi, l'un des chefs des insurgés Vadim Tcherniakov, a annoncé la formation d'un "gouvernement provisoire de la République du Donbass".

"Nous avons formé un gouvernement provisoire à Donetsk", a déclaré M. Tcherniakov, rappelant la priorité affichée par les pro-russes : organiser un référendum avant le 11 mai pour un éventuel rattachement de la région à la Russie.

M. Tcherniakov a précisé à l'AFP que la date du référendum et la formulation de la ou des questions posées seraient décidées en coordination avec les autres groupes pro-russes de la région, à Kharkiv et Lougansk notamment.

Il a par ailleurs assuré que des groupes d'auto-défense pro-russes allaient désormais contrôler les routes de la région, l'aéroport et les gares "pour assurer l'ordre".

M. Tcherniakov, 33 ans, qui s'est présenté comme un ancien responsable des groupes d'autodéfense pro-russes de Donetsk, n'a pas été en mesure de préciser quels étaient les effectifs de ces groupes d'auto-défense et un journaliste de l'AFP sur place mardi a constaté que les pro-russes contrôlaient seulement le bâtiment de l'administration régionale.

La veille, quelque 300 militants pro-russes armés de battes de base-ball et de cocktails molotov avaient tenté en vain à trois reprises de prendre d'assaut le siège de la télévision régionale TRK Donbass, a indiqué à l'AFP un journaliste de la chaîne.

Les locaux de cette télévision étaient protégés mardi par une centaine de policiers, certains armés, postés devant le bâtiment, et d'autres déployés à l'intérieur même des bureaux.

Sur le balcon du siège de l'administration régionale, le drapeau ukrainien ne flotte plus. Il a été remplacé par des drapeaux russes portant l'inscription "République du Donbass" et diverses pancartes comme "Amérique et Europe, bas les pattes !"

Dans le parc qui fait face au bâtiment, quelques centaines de personnes sont rassemblées "pour empêcher un assaut des forces de l'ordre", comme le dit Valentina, et scandent régulièrement "Russie, Russie !".

Alors que les autorités pro-européennes à Kiev ont déclaré mardi que les manifestants qui prennent d'assaut les bâtiments publics seront considérés comme "des terroristes et des criminels", les militants pro-russes s'employaient à renforcer les barricades protégeant les accès au siège de l'administration régionale.

"Nous craignons tous un assaut des forces de l'ordre", a indiqué Denis, un homme d'une vingtaine d'années, le visage masqué, et une batte de base-ball à la main.

Une visite à l'intérieur du bâtiment, où les entrées sont soigneusement filtrées, permet de découvrir une quantité impressionnante de cocktails molotov prêts à l'emploi.

Un peu partout, des groupes de jeunes gens casqués et masqués, équipés pour certains de battes de base-ball et de boucliers pris aux policiers antiémeutes, renforcent les défenses aux abords du bâtiment. Une trentaine de personnes forment une chaine et se passent des pavés.

Le ministère ukrainien de l'intérieur a annoncé mardi matin avoir renforcé son dispositif à Donetsk et dans deux autres villes de l'est russophone, Kharkiv et Lougansk, où des manifestants pro-russes ont également pris d'assaut des bâtiments publics.

Mais mardi en fin d'après-midi, aucune présence policière n'était visible à Donetsk.

nm/so/bds

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