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France: Valls joue sa crédibilité devant le Parlement

France: Valls joue sa crédibilité devant le Parlement

Le nouveau Premier ministre socialiste français, Manuel Valls, joue mardi sa crédibilité politique devant le Parlement avec une déclaration très attendue de politique générale, neuf jours après la défaite de la gauche aux élections municipales.

Manuel Valls, 51 ans, choisi le 31 mars par François Hollande pour succéder à l'impopulaire Jean-Marc Ayrault, doit à la fois convaincre les députés de ses capacités à donner un nouveau souffle à l'action publique, et reconquérir une opinion lassée de l'impuissance de l'exécutif à relancer la croissance et faire baisser le chômage.

Le nouveau Premier ministre est contraint d'incarner à lui seul le changement annoncé par François Hollande après le désaveu des municipales puisque, relève le quotidien Libération (gauche), "il n'y a guère que le Premier ministre qui a changé la semaine dernière".

"Il faut redonner la confiance au pays, et ce sera le sens de mon intervention", a-t-il déclaré mardi en promettant du "concret", quelques heures avant son intervention prévue à 15H00 (13H00 GMT) devant l'Assemblée nationale, qui sera suivie d'un débat et d'un vote de confiance des députés dans la soirée.

Le résultat de ce vote ne fait guère de doute, les socialistes étant majoritaires à l'Assemblée. Malgré certaines réticences devant la personnalité droitière de l'ancien ministre de l'Intérieur, ils voteront la confiance "de façon très majoritaire, voire quasi-unanime", a prédit le patron du groupe socialiste Bruno Le Roux.

Mais une partie d'entre eux, ainsi que les écologistes qui ne font plus partie du gouvernement tout en restant à priori dans la majorité, attendent du Premier ministre qu'il donne des gages en faveur d'une nouvelle orientation économique, plus soucieuse d'égalité, moins soumise aux exigences de rigueur de Bruxelles.

Une quadrature du cercle alors que l'opposition de droite et les institutions européennes attendent que l'engagement de François Hollande à réaliser 50 milliards d'euros d'économies budgétaires d'ici 2017 passe dans les faits.

"Manuel Valls doit rester lui-même", "un social-libéral", demande l'éditorial du quotidien de droite Le Figaro. C'est justement ce que craignent les dix députés du Front de gauche (communistes et alliés) qui voteront contre la confiance au gouvernement.

Le gouvernement "est déterminé à mettre en oeuvre la feuille de route définie par le président de la République: croissance, emploi, pouvoir d'achat. Il ne faut pas perdre de temps, il faut agir", a promis Manuel Valls mardi matin.

"Il ne s'agit pas de donner des gages, mais de construire un partenariat fructueux entre le gouvernement et la majorité, le gouvernement et les socialistes bien sûr, le gouvernement et le Parlement, le gouvernement et les Français, d'abord", a-t-il ajouté.

La marge de manoeuvre est étroite puisque la ligne a été fixée par le président début janvier avec le "pacte de responsabilité", qui promet aux entreprises une baisse du coût du travail dans l'espoir de relancer l'emploi. Manuel Valls devrait en dévoiler la teneur, et préciser le "pacte de solidarité" également annoncé par le chef de l'Etat, destiné à donner un peu de pouvoir d'achat aux Français, via sans doute une baisse des cotisations sur les bas salaires.

Ce programme laisse prévoir un dérapage des déficits publics, en contradiction avec les engagements pris par la France auprès des institutions européennes de ramener son déficit sous la barre des 3% du PIB l'an prochain (4,3% en 2013).

Des indicateurs économiques plutôt favorables viennent cependant donner un peu d'air à l'exécutif français: le déficit commercial a été ramené de 5,6 milliards en janvier à 3,4 milliards en février, et le déficit de l'Etat a baissé sur un an de 1,4 milliard (à 25,7 milliards).

bur-nou/prh/ros

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