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FMI : l'économie en "rythme lent" au Brésil en 2014, année du Mondial

FMI : l'économie en "rythme lent" au Brésil en 2014, année du Mondial

Le Fonds monétaire international (FMI) prévoit que la croissance du Brésil se maintiendra à "un rythme lent" en 2014, année de Coupe du monde de football, en raison des déficiences en infrastructures et du manque d'investissements privés.

L'organisme international a revu mardi à la baisse sa prévision de croissance du Brésil à 1,8%, contre 2,3% en janvier, un recul de 0,5 point de pourcentage.

La croissance du Brésil se maintiendra à "un rythme lent" cette année, en raison notamment des problèmes de manque d'infrastructure et de la faible croissance des investissements privés qui reflète le manque de confiance des industriels, souligne le FMI dans son rapport trimestriel.

En 2013, la croissance du Brésil avait été modeste pour la troisième année consécutive, à 2,3%, après voir atteint 7,5% en 2010.

En cette année 2014 où le pays accueille la Coupe du monde de football, le gouvernement brésilien table quant à lui sur une hausse du PIB plus optimiste que le FMI, à 2,5%, alors que la Banque centrale avance 2% et le marché 1,7% seulement.

Le ministère du Tourisme a prévu lundi que le Mondial de football (12 juin-13 juillet) injecterait 30 milliards de reals (9,5 milliards d'euros) dans l'économie, soit l'équivalent de 0,5 point de pourcentage du PIB brésilien. Le Brésil a dépensé plus de 11 milliards de dollars pour l'organisation de ce Mondial, le premier au Brésil depuis 1950.

L'organisme international a également revu mardi légèrement à la baisse sa prévision de croissance pour 2015, à 2,7% (contre 2,8% en janvier).

La croissance du Brésil cette année sera inférieure à celle de l'Amérique du sud.

Le FMI estime à 2,3% la croissance moyenne de la région où se détachent notamment les économies péruvienne (5,5%), colombienne (4,5%) chilienne (3,6%), bolivienne (5,1%) et paraguayenne (4,8%). En revanche, la croissance de l'Argentine est prévue à 0,5% seulement et celle du Venezuela sera carrément négative, à -0,5%.

L'inflation, facteur permanent d'inquiétude du gouvernement brésilien qui aspire à la ramener à 4,5%, restera "élevée" prévoit le FMI, proche du plafond de tolérance fixé à 6,5%.

Avec la politique d'ajustement monétaire et de hausse du taux d'intérêt directeur menée l'an dernier, l'inflation devrait toutefois rester sous contrôle en 2014 à 5,9% contre 6,2% l'an dernier.

Pour 2015, le FMI prévoit une légère baisse à 5,5%.

Le taux directeur s'était situé à un minimum de 7,25% jusqu'en avril 2013. Mais la poussée de l'inflation chez le géant émergent d'Amérique latine a poussé la Banque centrale à durcir sa politique monétaire. Le 2 avril, elle a relevé son taux d'intérêt directeur, pour la neuvième fois consécutive, de 0,25 point à 11% l'an. Fin 2014 il est prévu à 11,25% et à 12% en 2015, selon le marché et les analystes.

Le 24 mars, l'agence Standard and Poor's a abaissé d'un cran la note de solvabilité du Brésil, de "BBB" à "BBB-" en pointant la combinaison d'une croissance économique faible et d'un "dérapage" budgétaire.

Les autorités brésiliennes ont qualifié cette action "d'infondée" au regard des conditions économiques du pays.

"Cette modification annoncée (de la note) est contradictoire avec la solidité et les fondations du Brésil", a réagi le ministère de l'Economie.

Le FMI affirme que l'activité économique ralentira fortement au Venezuela, passant de 1% en 2013 à -0,5% cette année et -1% en 2015.

L'inflation qui s'était établie à 40,7% l'an dernier selon le FMI (56,2% selon le gouvernement) va continuer à grimper, à 50,7% d'ici la fin 2014, prévoit le FMI. Mais elle devrait reculer à 38% en 2015.

Les politiques macroéconomiques inefficaces ont poussé l'inflation à la hausse et fait fondre les réserves de change, estime le FMI. Par ailleurs, l'écart entre le taux de change officiel et le parallèle continuera à se creuser, selon le FMI.

Les mesures administratives prises par Caracas pour contrôler les prix, les taux de change et le commerce portent atteinte à la confiance des industriels et pèse négativement sur l'activité économique du pays, souligne encore l'organisme international.

cdo/ag/abk

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