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l'ONU alerte sur la "persécution" des Rohingyas dans l'ouest birman

l'ONU alerte sur la "persécution" des Rohingyas dans l'ouest birman

La pénurie d'eau et de soins médicaux dans l'ouest de la Birmanie, à laquelle sont confrontés les musulmans Rohingyas, s'inscrit dans une longue série de persécutions "pouvant s'apparenter à des crimes contre l'humanité", a déclaré un expert de l'ONU lundi.

Le Rapporteur spécial des Nations unies sur la situation des droits de l'Homme en Birmanie, Tomas Ojea Quintana, a indiqué qu'une série d'attaques contre les organisations humanitaires avaient entravé l'approvisionnement en eau, nourriture et soins médicaux, rendant les Rohingyas plus vulnérables encore.

"Les derniers développements dans l'Etat Rakhine s'inscrivent dans une longue série de persécutions et discrimination contre la communauté Rohingya pouvant s'apparenter à des crimes contre l'humanité" a-t-il déclaré.

Plus de 170 travailleurs humanitaires ont dû être évacués à la suite des violences le mois dernier, et on craint que toute l'infrastructure ait été gravement endommagée.

C'est la première fois que les humanitaires sont contraints de se retirer de l'Etat Rakhine, après des menaces contre leurs employés, dans le cadre d'une campagne d'intimidation menée par des nationalistes bouddhistes.

Cet exode a aggravé la situation sanitaire déjà très critique pour des centaines de milliers de Rohingyas dépendant de l'aide médicale internationale, avec 140.000 déplacés vivant dans des camps et plus de 700.000 personnes vulnérables se trouvant dans des villages très isolés.

M. Quintana a précisé que dans certains camps de déplacés, musulmans pour la plupart, la pénurie d'eau pourrait en une semaine atteindre des niveaux critiques, exhortant les autorités à oeuvrer davantage afin d'assurer la sécurité du personnel humanitaire.

L'ouest de la Birmanie a été secoué depuis 2012 par des violences confessionnelles meurtrières entre bouddhistes Rakhines et musulmans Rohingyas.

Les quelque 800.000 Rohingyas qui vivent confinés dans l'ouest de l'Etat Rakhine sont considérés par l'ONU comme l'une des minorités les plus persécutées de la planète.

Privés de nationalité par l'ancienne junte birmane, ils sont considérés par les autorités comme des immigrés illégaux du Bangladesh voisin et beaucoup de Birmans ne cachent pas une réelle hostilité à leur égard.

M. Quintana a estimé que la décision du gouvernement de ne pas autoriser les Rohingyas à s'inscrire en tant que tels dans la case du recensement destinée à préciser l'ethnie de chaque habitant, n'était pas conforme aux normes internationales.

L'envoyé spécial, dont le mandat de six ans touche à sa fin, a exhorté, dans son rapport final sur le pays, le gouvernement à s'attaquer à la "discrimination et marginalisation systématiques" des Rohingyas, dans son rapport final sur le pays.

klm/jom/abk/bir

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