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Irak: ouverture du procès du meurtrier présumé d'un journaliste, un fait rare

Irak: ouverture du procès du meurtrier présumé d'un journaliste, un fait rare

Le procès d'un officier accusé d'avoir abattu un journaliste à un barrage s'est ouvert lundi à Bagdad, fait rare dans un pays classé en première place sur la liste de l'indice de l'impunité du Comité de protection des journalistes (CPJ).

Mohammed Bidaiwi, chef du bureau à Bagdad de Radio Free Iraq, a été abattu le 22 mars par le lieutenant Ahmed Braiyim, après une dispute à un point de contrôle alors qu'il se rendait à son bureau.

A l'ouverture du procès, son épouse, Rafaa Jaafar, en larmes, a réclamé une "punition juste" et dénoncé la "futilité" du motif ayant conduit au meurtre.

La dispute entre l'officier membre des peshmergas, forces kurdes chargées de garder un complexe présidentiel dans lequel se trouvent les bureaux de Radio Free Iraq, a éclaté lorsqu'un autre officier kurde a entrepris de dépasser une file d'attente.

M. Bidaiwi, qui patientait au volant de son véhicule pour passer le barrage, a alors protesté.

"Lorsque la victime a réalisé que la personne tentant de doubler la file d'attente était un militaire, elle s'est excusée", a affirmé Wissam Jawaz Zair, le garde du corps d'un député résidant à proximité et qui a été témoin de la scène.

"Mais un officier et un autre soldat ont battu le journaliste", a-t-il ajouté précisant que c'est à ce moment-là que d'autres peshmergas, dont M. Braiyim, sont intervenus.

"Nous avons essayé de les en empêcher", a affirmé M. Zair, ajoutant que "le lieutenant Ahmed Braiyim a alors soudain sorti son arme au milieu des soldats (...) et tiré sur (M. Bidaiwi) à bout portant".

La prochaine audience du procès a été fixée au 16 avril.

Mohammed Bidaiwi, père de deux enfants, était professeur associé à l'université Mustansiriyah de Bagdad. Journaliste depuis 1993, il était devenu en 2006 chef du bureau de Bagdad de Radio Free Iraq, une branche de Radio Free Europe/Radio Liberty, financée par les Etats-Unis.

Cet incident a provoqué un tollé dans le pays, classé en première place sur la liste de l'indice de l'impunité du CPJ, une ONG basée à New York, qui comptabilise les meurtres impunis de journalistes.

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