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L'Inde donne le coup d'envoi des plus grandes élections jamais organisées

L'Inde donne le coup d'envoi des plus grandes élections jamais organisées

L'Inde a donné lundi le coup d'envoi d'élections législatives hors normes qui pourraient porter au pouvoir le leader nationaliste hindou Narendra Modi, dirigeant controversé donné favori pour succéder au parti du Congrès de la dynastie Gandhi.

Quelque 814 millions d'électeurs indiens, préoccupés par le ralentissement de l'économie et la hausse des prix, pourraient mettre fin à dix ans de pouvoir du Congrès, usé par de nombreuses affaires de corruption, selon les sondeurs.

Défi logistique, le marathon électoral se déroule en neuf étapes jusqu'au 12 mai pour permettre aux électeurs de déposer leur bulletin dans l'un des près d'un million de bureaux de vote du pays, des contreforts himalayens au sud tropical. Les résultats seront proclamés le 16 mai.

Les électeurs de six circonscriptions de l'Assam et du Tripura, deux petits Etats enclavés du nord-est souvent négligés par le pouvoir, étaient les premiers à voter lundi.

Le taux de participation s'établissait dans la soirée à près de 73% dans l'Assam, région productrice de thé où un mouvement séparatiste est bien implanté, et à 84% dans le Tripura, selon les dernières estimations officielles.

A 70 ans, Vilati Tati, après une vie de labeur dans l'une des plantations de thé de l'Assam, s'est résignée à voter pour le Congrès, en dépit des récriminations qu'elle a contre le parti de la famille Gandhi.

"J'ai voté pour la main", dit-elle à l'AFP en référence au symbole politique du parti, traditionnellement bien ancré dans cet Etat. "Les travailleurs des plantations ont toujours voté pour le Congrès", dit-elle.

Cette loyauté a primé sur toute autre considération, en particulier ses nombreuses déceptions envers le pouvoir: pas de retraite ni d'aide médicale après 50 ans d'un travail qui a usé son corps.

Le chef du parti nationaliste hindou Bharatiya Janata Party (BJP), Narendra Modi, a été omniprésent depuis six mois sur la scène nationale, menant campagne sur la relance de l'emploi et investissements.

Il doit cependant affronter les doutes d'une partie de la population sur sa personnalité abrupte et son attitude pendant les émeutes qui ont ensanglanté en 2002 l'Etat du Gujarat. Le leader nationaliste dirige l'exécutif de cet Etat du nord-ouest de l'Inde depuis 2001.

Plus d'un millier de personnes, essentiellement des musulmans, ont été tuées dans ces émeutes inter-communautaires et l'absence de réaction des forces de l'ordre lui est fréquemment reprochée même si la justice ne l'a pas mis en cause.

Le sujet des tensions communautaires, sous-jacent pendant la campagne, s'est imposé au cours des derniers jours. Après les émeutes, Narendra Modi était devenu persona non grata en Europe et aux Etats-Unis. Devenu favori des législatives, ces pays ont repris contact avec lui.

"Où que ces gens (le BJP, ndlr) aillent, ils créent des conflits. Ils montent les hindous et les musulmans les uns contre les autres", a lancé dimanche Rahul Gandhi, le chef de la campagne du Congrès.

Le BJP a de son côté dévoilé son programme seulement ce lundi, un mélange de promesses de développement économique et de protection des idéaux hindous. A cette occasion, Modi a promis de redonner à l'Inde des perspectives.

"Aujourd'hui le pays stagne. Il s'est enfoncé dans le pessimisme, il a besoin d'un élan pour repartir de l'avant", a dit le leader du BJP.

Habitué à une hausse de son PIB comprise entre 8% et près de 10% pendant une décennie, le pays a vu sa croissance tomber à 6,2% en 2011-12 et 5% en 2012-13.

Il avait exhorté dimanche les électeurs à lui donner une majorité au parlement alors que les sondages prédisent qu'il devra négocier pour obtenir le ralliement d'une majorité des 543 sièges de la chambre basse du parlement.

"J'ai besoin de votre appui pour un gouvernement fort et un gouvernement fort, cela veut dire pas moins de 300 sièges à la Lok Sabha", a-t-il dit.

Face à Modi, le Congrès a lancé dans l'arène Rahul Gandhi, 43 ans et héritier de la dynastie Nehru-Gandhi, qui mène sa première bataille électorale au niveau national dans des conditions difficiles.

Rahul, homme au caractère réservé, n'a jamais été ministre et a longtemps fui la scène politique. Il a beaucoup à prouver pour ce premier test d'envergure, certains lui prédisant le pire résultat jamais enregistré par le parti du Congrès.

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