Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Important déclin des stocks de saumons en Atlantique

Important déclin des stocks de saumons en Atlantique
Winfried Wisniewski via Getty Images

Malgré l'arrêt de la pêche commerciale il y a 30 ans, le stock de saumons de l'Atlantique ne cesse de diminuer. Pourquoi? La réponse se trouverait dans la mer du Labrador, selon les chercheurs du Ocean Tracking Network, un projet international qui vise à comprendre les raisons de cet important déclin.

Un texte de Gilbert Bégin, de La semaine verte

« C'est préoccupant : il revient deux à trois fois moins de saumons dans les rivières du Québec qu'il y a 30 ans », lance Mélanie Dionne, chercheuse au ministère du Développement durable, de l'Environnement, de la Faune et des Parcs.

Cette biologiste sonne l'alarme. Partout dans l'est du pays, les populations de saumons de l'Atlantique sont dans un creux historique. Et la situation est encore pire en Europe.

De la rivière à la mer

Pendant des années, les scientifiques ont cherché en rivière les causes de ce déclin. Mais comme le saumon migre jusqu'au Groenland pour s'engraisser, les chercheurs tournent désormais leur regard vers la mer.

« La grande chute survient dans la mer du Labrador, après le premier 600 kilomètres de migration. À cet endroit, le saumon meurt comme jamais auparavant », explique Frederick Whoriskey, chercheur à l'Université Dalhousie d'Halifax et directeur de l'Ocean Tracking Network.

Le chercheur a eu recours à des moyens originaux pour déterminer l'endroit exact de ces mortalités. Lui et d'autres spécialistes ont muni les saumoneaux de minuscules émetteurs avant leur départ pour le Groenland. Ils ont ensuite suivi à la trace leur migration. Ils ont même clôturé avec un rideau de bouées réceptrices les détroits de Belle-Isle et de Cabot, dans le golfe du Saint-Laurent.

« On a découvert que la survie du jeune saumon en rivière et dans le golfe du Saint-Laurent est bonne. Mais en mer, seulement 1 % ou 2 % survivent. C'est trop peu », indique le chercheur canadien.

Des changements dans l'Atlantique Nord

Mais qu'est-ce ce qui cause cette hécatombe ? Depuis quelques décennies, les océanographes remarquent que les eaux de surface dans l'Atlantique Nord se réchauffent.

Selon Frederick Whoriskey, le saumon ne peut échapper au grand dérèglement du climat. « Ce réchauffement modifie les masses d'eau et les courants marins. Résultat : le garde-manger du saumon a peut-être changé de place », précise le chercheur canadien.

Le réchauffement affecterait aussi le plancton, et ainsi, toute la chaîne alimentaire dont dépend le saumon pour se nourrir.

« La qualité des proies du saumon est en train de changer. Avec la hausse de températures, les copépodes par exemple contiennent moins de graisses. Or, le saumon migre jusqu'au Groenland justement pour aller s'engraisser », explique le chercheur.

Toutefois, les spécialistes rappellent qu'il ne faut pas sous-estimer la dégradation de l'habitat du saumon en rivières. Les barrages, par exemple, ont coupé l'accès à de nombreuses frayères. Et depuis 30 ans, la montée fulgurante des fermes d'élevage de saumons a affaibli les populations de saumon sauvage.

Espèce en péril

La situation du saumon sauvage continue d'inquiéter les spécialistes au pays. Dans les Maritimes, le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, le COSEPAC, a déjà inscrit le saumon de la baie de Fundy sur sa liste des espèces en voie de disparition.

Au Québec, Environnement Canada étudie la possibilité d'inscrire le saumon sur la liste des espèces en péril. Une décision à ce sujet sera rendue au cours des prochains mois.

Retrouvez les articles du HuffPost sur notre page Facebook.

INOLTRE SU HUFFPOST

L'eau

16 aliments pour vous stimuler pendant la journée!

Cinq bonnes raisons d'adorer le saumon

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.