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Tunisie: des ONG dénoncent un verdict clément pour les policiers violeurs

Tunisie: des ONG dénoncent un verdict clément pour les policiers violeurs

Cinq organisations de défense des droits humains et des femmes ont dénoncé jeudi la condamnation jugée trop clémente de policiers tunisiens reconnus coupables cette semaine du viol d'une jeune femme, une affaire qui fait scandale depuis le crime en 2012.

"Bien que le verdict consacre la culpabilité des violeurs (...), il s'inscrit dans la tradition déplorable du traitement général des cas de violences sexuelles par la justice tunisienne", dénoncent ces ONG, notamment la Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH) et l'Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD).

Deux policiers, accusés d'avoir violé une jeune femme à tour de rôle en septembre 2012, ont été condamnés à sept ans de prison lundi. Un troisième, poursuivi pour avoir extorqué de l'argent au petit ami de la victime, doit purger une peine de deux ans de détention.

Les ONG jugent ces peines trop clémentes, le crime ayant été commis "en réunion, par des agents des forces de l'ordre qui se trouvaient dans l'exercice de leurs fonctions, et dont le devoir était de protéger les citoyennes et les citoyens".

"Ce verdict laisse penser que les accusés ont bénéficié de circonstances atténuantes", relève le communiqué, alors même que les policiers ont nié les faits, affirmant même que la victime avait fait des avances à l'un des agents.

Le viol est passible en théorie de la peine de mort, même si un moratoire de fait sur les exécutions existe depuis le début des années 1990 en Tunisie.

Cette affaire a provoqué un vaste scandale en Tunisie et à l'étranger peu après l'arrestation des policiers, le parquet ayant un temps voulu poursuivre la victime et son fiancé pour atteinte à la pudeur, les agents affirmant avoir surpris le couple en train d'avoir des relations sexuelles dans une voiture.

La jeune femme, âgée de 27 ans au moment des faits, a publié en France un livre racontant son histoire sous le titre "Coupable d'avoir été violée" sous le pseudonyme de Meriem Ben Mohamed.

alf/iba/vl

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