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Ukraine : l'Otan suspend sa coopération civile et militaire avec la Russie

Ukraine : l'Otan suspend sa coopération civile et militaire avec la Russie

L'Otan a suspendu mardi sa coopération civile et militaire avec la Russie, en riposte à son intervention en Ukraine, tout en maintenant le dialogue politique avec Moscou en vue de favoriser une solution à la crise.

L'Alliance a aussi annoncé qu'elle ne pouvait confirmer le retrait partiel de troupes russes envoyées à la frontière avec l'Ukraine.

Les ministres des Affaires étrangères des 28 pays membres ont décidé de "suspendre la coopération civile et militaire avec la Russie", a déclaré le secrétaire général de l'Alliance, Anders Fogh Rasmussen, à l'issue d'une réunion à Bruxelles.

Cette annonce formalise une décision prise au niveau des ambassadeurs le 5 mars.

M. Rasmussen n'a pas précisé quels seraient les programmes de coopération touchés, mais a souligné que ceux liés à l'Afghanistan ou à la lutte contre le trafic de drogue ne seraient pas concernés.

"Je pense que les projets de coopération liés à l'Afghanistan, sur les routes de transit ou les hélicoptères, devraient se poursuivre car nous avons un intérêt commun à assurer le succès de notre mission en Afghanistan", a-t-il dit.

L'Otan et la Russie collaborent aussi, avec des pays tiers, à la lutte contre la piraterie dans l'océan Indien, et à des programmes contre le terrorisme.

Réunis autour de l'Américain John Kerry, les chefs de la diplomatie ont voulu se montrer fermes, sans pour autant "mettre de l'huile sur le feu", car il "ne faut pas fournir de prétexte à la Russie pour relancer l'escalade", a résumé un diplomate.

L'Otan cherche également à rassurer les pays de l'Est, Etats baltes et Pologne en tête, qui réclament une plus grande implantation des Alliés, certains plaidant même en faveur de bases permanentes. "Nous nous féliciterions d'une présence plus forte de l'Otan", a déclaré le ministre polonais, Radek Sikorski.

L'Alliance se tient "prête" à "prendre les mesures nécessaires" face "à toute menace d'agression visant l'Alliance", ont précisé les ministres, sans entrer dans les détails opérationnels.

Pour le moment, les grands pays d'Europe de l'Ouest préfèrent s'en tenir aux mesures prises ces dernières semaines, à savoir le déploiement temporaire d'avions-radars Awacs de l'Otan, et d'appareils F-15 et F-16 des Etats-Unis en Lituanie et en Pologne. "Ces moyens sont suffisants à l'heure actuelle", selon un responsable militaire.

"Nous n'avons pas besoin de troupes de l'Otan aux frontières avec la Russie", a estimé le chef de la diplomatie des Pays-Bas, Frank Timmermans.

Sur l'annonce du retrait de troupes russes, M. Rasmussen a indiqué que "malheureusement", il ne pouvait "pas confirmer". "Ce n'est pas ce que nous constatons".

Les Etats-Unis avaient déjà accueilli lundi avec prudence les affirmations du ministère russe de la Défense sur le retrait d'un bataillon de la zone frontalière avec l'Ukraine.

L'annonce d'un retrait partiel serait considéré par les Occidentaux comme un premier signe de désescalade, après des semaines de tensions ayant culminé avec le rattachement de la Crimée à la Russie.

Parallèlement, le Parlement ukrainien a décidé l'organisation cette année de manoeuvres communes avec l'Otan sur le territoire ukrainien et la mer Noire, qui devraient susciter de vives réactions à Moscou.

Il a aussi approuvé le désarmement des groupes paramilitaires qui ont participé à la contestation pro-européenne et contrôlent toujours le centre de Kiev, au lendemain d'une fusillade provoquée par un membre du mouvement nationaliste Pravy Sektor.

La Russie continue par ailleurs à avoir recours à l'arme économique pour faire plier l'Ukraine.

Le patron du géant russe Gazprom, Alexeï Miller, a annoncé mardi mettre fin au rabais accordé en décembre à Kiev en échange de son renoncement à un accord avec l'Union européenne, ce qui augmente le prix de plus d'un tiers, à 385,5 dollars les 1.000 mètres cubes.

Kiev est sous la menace d'une hausse encore plus forte : les autorités russes ont fait savoir qu'elles pourraient mettre fin à une autre ristourne de 100 dollars, accordée en 2010 dans le cadre d'un accord sur la prolongation du bail de la Flotte de la mer Noire basée à Sébastopol.

Cela ferait passer le gaz russe à environ 480 dollars les 1.000 mètres cubes, l'un des tarifs les plus élevés appliqués aux pays européens, alors que l'Ukraine est en grande difficulté économique.

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