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Le Liban criminalise les violences domestiques

Le Liban criminalise les violences domestiques

Le Parlement libanais a adopté mardi une loi qui pour la première fois punit les violences domestiques grâce à une âpre campagne sans précédent de la société civile dans un pays conservateur et marqué par le confessionalisme.

L'ONG Human Right Watch basée à New York a salué un vote "historique" mais elle a aussitôt appelé à améliorer la législation.

L'ONG Kafa (Ca suffit), qui lutte au Liban contre la violence et l'exploitation et a mené la campagne en faveur d'une loi protégeant les femmes contre les violences conjugales, a elle aussi émis des critiques sur la nouvelle législation.

Mais pour le député Ghassan Moukhayber, "c'est une grande avancée qui protège la femme de manière efficace". La loi "renforce les peines en cas d'atteinte ou de violence contre la femme, les enfants ou les parents", a-t-il dit.

La loi est passée à la suite d'une campagne sans précédent menée par Kafa et qui lors de la Journée internationale des femmes (le 8 mars), a vu des milliers de personnes envahir les rues révulsées par le meurtre de plusieurs femmes sous les coups de leurs maris.

Pour Faten Abou Chakra, une dirigeante de Kafa, cette loi comporte beaucoup de défauts "car elle ne vise pas spécifiquement les femmes".

Ce qui la choque surtout, c'est "l'introduction d'un vocabulaire religieux" dans la loi et le fait que le texte ne qualifie pas spécifiquement de crime le viol conjugal.

"Mais oui la loi stipule que le viol conjugal est un crime, même si elle n'utilise pas le mot +viol+. Elle stipule clairement que l'acte sexuel ne peut être imposé par la force, la contrainte ou la coercition", assure pour sa part le député Moukhayber.

En fait elle punit la violence, notamment le recours aux "coups et la menace" pour contraindre la femme à avoir des relations sexuelles.

Mais le texte utilise le terme "droit conjugal" pour parler des relations sexuelles, un terme choisi selon M. Moukhayber pour apaiser les puissants pouvoirs religieux.

Pour Rothna Begum, de HWR, la loi "est un pas positif pour protéger les femmes contre la violence conjugale".

"Elle stipule la création d'un poste de procureur dans chacune des six provinces du Liban pour recueillir les plaintes et enquêter sur les cas de violence et crée des unités de police spécialisées dans la lutte contre la violence conjugale afin de recueillir les plaintes".

Mais, ajoute-t-elle, il faut l'amender "pour assurer aux femmes une protection complète notamment la pénalisation du viol conjugal".

rd-ser/sk/feb

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