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Elections en Hongrie: large victoire en vue pour Viktor Orban

Elections en Hongrie: large victoire en vue pour Viktor Orban

Après quatre années de règne sans partage, le parti conservateur du Premier ministre controversé Viktor Orban semble bien parti pour remporter les élections législatives de dimanche en Hongrie, la principale inconnue reposant sur l'ampleur de sa victoire.

Face à une opposition de gauche à peine audible et mal organisée, le Fidesz a mené une campagne très active, centrée sur les très populaires baisses, de 20% au total, des factures de gaz et d'électricité des ménages.

"Nous avons transformé et rénové la Hongrie, nous avons fait de l'ancienne voiture aux pneus crevés une voiture de course", a lancé Viktor Orban samedi à ses sympathisants lors d'une manifestation massive à Budapest.

Son parti - dont le slogan "la Hongrie s'en sort mieux" est omniprésent sur les murs, les ondes ou les écrans de télévision -, recueille un peu moins de 50% des intentions de vote dans les sondages. Son principal adversaire, l'alliance de la gauche pilotée par les socialistes, récolte 30%, le parti d'extrême droite Jobbik entre 15 et 18%. Environ 20% ne savent toujours pas pour qui ils vont voter.

L'un des leaders de l'alliance Gordon Bajnai, ancien Premier ministre sans étiquette (2009-2010), a mis en garde dimanche contre un manque de fiabilité des sondages, qui ne "fonctionnent correctement que dans des démocraties". Une catégorie à laquelle selon lui, l'ancien pays du bloc communiste et membre de l'Union européenne depuis 2004 n'appartient plus.

Pour les experts cependant, le Fidesz ne peut pas perdre. "Le plus probable pour moi est une victoire proche de la majorité des deux tiers, soit un peu au dessus, soit un peu au dessous", déclare Peter Tölgyessy, co-auteur de la constitution de 1989 et ancien du Fidesz qu'il a quitté en 2010.

S'il reste en dessous de cette "super majorité", cela donnera un peu d'air à la vie politique, car le parti sera alors contraint de composer avec l'opposition de gauche qui lui rendra "la vie beaucoup plus difficile", souligne-t-il.

En 2010, les conservateurs avaient remporté 52,7% des voix, ce qui leur avait assuré une majorité des deux-tiers des sièges au Parlement.

Viktor Orban, 50 ans, a usé - abusé disent ses détracteurs -, de cette position de force pour profondément modifier la Hongrie sans consultation ou débat, avec l'objectif déclaré d'éradiquer la corruption et de libérer le pays du poids de sa dette, héritée des années de crise en 2008.

Ce père de cinq enfants a voulu aussi, avec une nouvelle Constitution, imposer des valeurs qui lui sont chères, christianisme et famille traditionnelle. Le nouveau texte fondamental, adopté fin 2011, a permis à son parti de cimenter son contrôle de toutes les institutions du pouvoir et des contre-pouvoirs, comme la justice et les médias, mais aussi l'économie et la culture.

Le gouvernement affirme avoir remis le pays sur les rails: l'économie est repartie en 2013, avec une croissance de 1,2%, le chômage est au plus bas depuis cinq ans, le déficit a été ramené sous le seuil des 3%. Pour les quatre ans à venir, il dit vouloir relancer l'industrie, même si sa politique d'imposition agressive des multinationales a conduit à un assèchement des investissements étrangers.

Viktor Orban, qui s'est fait connaître grâce à ses discours enflammés contre le régime communiste à la fin des années 80, reste populaire dans le pays. "Parlant le langage du peuple (...) il a été capable de se mettre sur la même longueur d'onde qu'une grande partie de la société hongroise", indique à l'AFP Zsolt Bayer, co-fondateur du Fidesz.

Mais ses dérives autocratiques ont plongé l'UE dans l'embarras, même si Bruxelles s'est fait discret ces deux dernières années.

"L'UE a abandonné la Hongrie en 2012", affirme le politologue Laszlo Lengyel de l'Institut de recherche financière et politique de Budapest. "Nous sommes un petit pays, et tant que la politique d'Orban n'est pas contagieuse, l'UE ne fera rien", juge-t-il.

ilp/cs/ml

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