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Birmanie: le nom de "Rohingya" banni du premier recensement en 30 ans

Birmanie: le nom de "Rohingya" banni du premier recensement en 30 ans

La Birmanie a annoncé samedi que les musulmans ne seraient pas autorisés à s'inscrire comme "Rohingyas" dans le premier recensement de sa population en 30 ans qui commence dimanche, malgré les assurances données par les Nations unies.

Cette décision répond à une menace des bouddhistes de l'état Rakhine de l'ouest du pays de boycotter le recensement par crainte d'une reconnaissance officielle de la minorité rohingya musulmane, considérée par les Nations unies comme l'une des plus persécutées au monde.

"Si une famille veut être identifier comme 'Rohingya', nous ne l'inscrirons pas", a annoncé un porte-parole du gouvernement, Ye Htut, à Rangoun.

Ils peuvent se déclarer "Bengali", un terme utilisé par les autorités birmanes qui considèrent la plupart des Rohingyas comme des migrants illégaux venant du Bangladesh voisin.

Des foules bouddhistes s'en sont pris cette semaine à des représentations de l'ONU et d'ONG humanitaires, qu'ils accusent de soutenir les musulmans, dans la capitale régionale Sittwe, contraignant les Nation unies à retirer une cinquantaine de leur personnel international et local de cette région.

Une petite fille de 11 ans a été tuée par une balle perdue après que la police a ouvert le feu pour disperser les foules en colère à Sittwe.

Des familles de Sittwe ont installé des pancartes devant chez eux déclarant: "cette maison proteste contre le recensement, ne nous inscrivez pas".

Ce recensement, soutenu par le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), doit durer 12 jours, et doit fournir un état des lieux de ce pays fermé pendant des décennies de junte militaire.

Des dizaines de milliers d'agents, principalement des instituteurs, doivent parcourir le pays, des montagnes du nord aux jungles où s'affrontent armée et rebelles.

Le recensement est également censé permettre d'améliorer les politiques de développement (éducation, santé, urbanisme...) nécessaires au gouvernement aux pouvoir depuis l'auto-dissolution de la junte en 2011.

Ce projet national a déjà suscité des manifestations violentes dans l'Etat Rakhine. Il pourrait aussi fragiliser le processus de paix avec les rébellions de minorités ethniques.

La Birmanie est en effet une mosaïque de plus de 100 ethnies, certaines non reconnues comme les Rohingyas musulmans, dont 800.000 vivent confinés en Etat Rakhine, toujours privés de nationalité.

hla/klm/dr/ros/pt

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