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Malnutrition alarmante au Nunavut

Malnutrition alarmante au Nunavut

Les populations inuites du nord du Canada sont celles qui souffrent le plus de la faim parmi les populations indigènes des pays industrialisés. Selon une étude publiée par le Conseil des académies canadiennes, le taux d'insécurité alimentaire atteint 68 % dans les communautés du nord du pays.

Le rapport rédigé par un comité d'experts sur la sécurité alimentaire dans le nord du Canada révèle qu'au moins 35 % des ménages au Nunavut n'ont actuellement pas assez à manger.

Les données compilées chez les enfants dans cette étude sont plus que préoccupantes. D'après les chercheurs, 76 % des enfants inuits d'âge préscolaire (moins de 5 ans) sautent régulièrement des repas. Pire encore, 60 % d'entre eux ont déjà passé au moins une journée sans rien manger.

Aussi préoccupantes soient-elles, ces données ne sont pas une surprise pour les autorités du Grand Nord, qui sonnent l'alarme sur les problèmes alimentaires de leur population depuis de nombreuses années.

En 2010, une étude tirait également des conclusions alarmantes sur la situation alimentaire des enfants inuits au Nunavut, tout comme une autre étude sur la santé des enfants inuits publiée en 2007-2008.

« C'est toujours la même chose, et ça l'a toujours été », déplore Rus Blanchet, qui travaille dans une soupe populaire à Iqaluit, capitale du Nunavut. « La nourriture est tellement chère ici. Tout doit être acheminé par avion et par bateau », explique-t-il.

Des denrées hors de prix et des revenus faméliques

Il n'est en effet pas rare de devoir payer une quinzaine de dollars pour un melon frais ou 2 kilos de pommes. La viande, le lait, les fruits et les légumes, donc, tous les aliments frais, sont littéralement hors de prix dans les épiceries du Grand Nord.

Les produits d'hygiène comme les couches pour bébé sont souvent trois fois plus chers dans ces régions.

Selon l'étude présentée par le Conseil des académies canadiennes, les coûts d'épicerie pour une famille de quatre au Nunavut sont d'environ 19 750 $ par année, alors que la moitié des adultes inuits gagnent moins de 20 000 $ par année.

Le professeur David Natcher, de l'Université de la Saskatchewan, juge cette situation embarrassante pour le Canada, car le pays est suffisamment riche, selon lui, pour assurer de meilleures conditions de vie aux populations du Nord.

Selon l'Organisation mondiale de la santé, la sécurité alimentaire est assurée « lorsque tous les membres d'une communauté ont accès en tout temps à des sources suffisantes et saines de nourriture pour maintenir une bonne santé et mener une vie active ».

Les auteurs du rapport, qui n'émettent aucune recommandation spécifique, affirment espérer que leur travail aide les autorités à définir leurs priorités et les incite à intervenir dans les zones les plus touchées par la faim.

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