Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a apporté son soutien jeudi à une enquête de l'ONU sur d'éventuels crimes de guerre commis durant la guerre civile au Sri Lanka et a mis en garde Colombo sur le respect des droits de l'homme.
Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a demandé au Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme d'enquêter sur des crimes de guerre qui auraient été perpétrés entre 2002 et 2009, à la fois par l'armée sri-lankaise et par la guérilla des Tigres tamouls. Cette résolution était soutenue par les Etats-Unis et des pays de l'Union européenne.
"Le vote d'aujourd'hui au Conseil des droits de l'homme de l'ONU envoie un message clair: le temps est venu de rechercher la paix et la prospérité; la justice et la responsabilité ne peuvent pas attendre", a réagi M. Kerry, dans un communiqué.
Il a appuyé la demande faite au Haut-Commissariat de "conduire une enquête sur les allégations de graves violations des droits de homme et de crimes commis pendant la guerre civile au Sri Lanka".
Le président sri-lankais Mahinda Rajapakse, artisan de la victoire finale en mai 2009 contre la guérilla tamoule, a rejeté cette demande d'enquête.
Le conflit entre la guérilla tamoule et l'armée a duré de 1972 à 2009 et a fait, selon des estimations de l'ONU, quelque 100.000 morts au total.
En mai 2009, les militaires sri-lankais avaient bombardé à outrance les dernières poches de résistance des Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE) dans le nord-est de l'île et leur chef Velupillai Prabhakaran avait été tué.
En 2011, des experts de l'ONU ont accusé Colombo d'avoir fait des "dizaines de milliers de morts" lors de cette offensive finale contre les LTTE, eux aussi accusés de violations des droits de l'homme.
A l'époque, ni les Etats-Unis, ni les Européens n'avaient réussi à convaincre Colombo de stopper ses bombardements meurtriers.
Aujourd'hui, John Kerry exprime les "profondes inquiétudes" de son gouvernement devant de "récentes actions menées contre des citoyens sri-lankais, notamment des mises en détention et harcèlements d'activistes de la société civile".
"D'autres représailles contre ces défenseurs courageux des droits de l'homme et de la dignité de tous les Sri Lankais susciteraient de sérieuses préoccupations de la communauté internationale", a prévenu le chef de la diplomatie américaine.
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