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Campagne électorale et intervention d'Ottawa: le député Goldring muselé

Intervention d'Ottawa dans la campagne électorale: le député Goldring muselé
CP

OTTAWA - Le député fédéral albertain qui a convoqué une conférence de presse pour réclamer que son gouvernement intervienne dans la campagne électorale québécoise ne veut plus ouvrir la bouche.

Peter Goldring a assisté à la conférence de presse qu'il avait lui-même convoquée, jeudi matin, au parlement. Mais il a laissé le micro à deux autres membres de son Comité spécial pour l'unité canadienne. Il a même refusé de dire s'il appuie encore la démarche ou non.

«Il est ici comme observateur sympathique», a tenté d'expliquer Keith Henderson, un des deux hommes qui ont pris la parole.

Mercredi, deux ministres québécois du gouvernement Harper, Maxime Bernier et Christian Paradis, ont insisté pour dire que leur gouvernement n'a pas à intervenir dans l'élection québécoise et qu'il n'interviendra pas.

Un employé d'un des deux ministres était d'ailleurs présent à la conférence de presse, jeudi, et a pu voir le député Goldring refuser de desserrer les lèvres, malgré l'insistance des journalistes. Lorsqu'on lui a demandé s'il était là pour surveiller le député, l'employé s'est contenté de dire qu'il est venu «par intérêt personnel», ajoutant, sourire en coin, qu'il est Québécois.

M. Henderson et Brent Tyler, respectivement ex-chef du Parti égalité et ex-président d'Alliance Québec, ont donc été seuls à appeler, à voix haute, le gouvernement Harper à intervenir. Ils voudraient qu'Ottawa dise maintenant aux Québécois que la Constitution et la Loi sur la clarté s'appliqueraient s'il y avait référendum. Et d'après eux, pareil discours ne serait pas incendiaire en pleine campagne électorale québécoise.

«On a une histoire de silence et le refus de parler, (...) ce silence était là. Il faut changer», a dit M. Henderson, sous le regard du député conservateur Goldring, sans noter l'ironie de son commentaire.

À la sortie de la conférence de presse, le député a fui les journalistes. Une fois dehors, M. Henderson a pris M. Goldring dans ses bras, lui offrant réconfort.

Quelques heures plus tard, le ministre Paradis émergeait des Communes, tout sourire.

«C'est ce qu'on avait dit. (...) On n'en veut pas d'intervention, d'une quelconque façon, alors je m'attendais à rien de moins», a-t-il déclaré.

Mais ni lui ni son collègue Bernier n'admettent avoir fait des pressions sur le député Goldring.

«Je suis content du résultat, on ne veut pas d'intervention. Il n'y a rien à gagner dans ça. Alors, on fera notre choix le 7 avril en tant que Québécois. Puis, je ne m'attends pas à ce que les collègues interviennent d'ici là», a répété M. Paradis, sans arrêter de sourire.

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