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Des propriétaires contestent le nouveau rôle d'évaluation foncière de la Ville de Montréal

Des propriétaires contestent l'évaluation foncière de la Ville de Montréal
Radio-Canada

Plus d'une cinquantaine de propriétaires provenant de différents arrondissements de Montréal ont participé à un atelier sur la contestation du nouveau rôle d'évaluation foncière de la Ville dans le quartier Mile-End de Montréal, lundi soir.

Un texte de Maxime Bertrand

Comme ils ne peuvent contester l'impôt foncier, ils sont de plus en plus nombreux à s'en prendre à l'évaluation foncière de la Ville, instaurée l'automne dernier.

« Chez moi, c'est une augmentation en trois ans de 50 000 $ sur une maison qui en valait 250 000, je trouve ça énorme », nous a confié Maxime Arnoldi, un résidant d'Ahuntsic.

« Je n'en reviens pas moi-même. La valeur du bâtiment n'a pas changé, la maison se dégrade parce que c'est une maison ancienne, je ne vois pas en quoi elle peut augmenter de 34 % », a soutenu Marie-Claire Mayeres, une propriétaire d'Outremont.

Les participants étaient venus recueillir les conseils d'un ancien évaluateur devenu conseiller en évaluation municipale.

Selon Pierre-André Perrin, le jeu en vaut la chandelle puisque des erreurs de 5 à 10 % sur les évaluations sont fréquentes.

« Avec des augmentations d'évaluation jusqu'à 37 % dans certains arrondissements, puis certaines catégories d'immeuble, on peut penser qu'effectivement cette fois-ci va y avoir plus de gens qui vont faire une demande de révision », a-t-il souligné.

Les résidants contestent l'évaluation municipale

Depuis quelques mois, une fronde s'organise.

« Le problème c'est que l'évaluation tout est orienté sur le prix courant. On n'est pas contre ça, mais on dit, voyons donc, il faut moduler ça, parce qu'il y a plein de gens à revenu fixe ou à revenu faible », a déploré le porte-parole du Regroupement de propriétaires Montréal pour tous, Pierre Pagé.

Le nouveau rôle d'évaluation, l'inventaire des immeubles de l'île de Montréal, qui reflète la valeur des propriétés au 1er juillet 2012, affiche des hausses notables.

« Le centre de l'Île progresse de façon plus importante. Les arrondissements du centre de l'Île, comme le Plateau Mont-Royal, Ville-Marie et le Sud-Ouest, maintenant, qui prend de l'ampleur avec la poussée de la construction des condos », a relaté Bernard Côté, évaluateur de la Ville de Montréal

Les augmentations sont de 26,4 % pour le Plateau Mont-Royal, de 19,4 % pour Ville-Marie et de 24,6 % pour le Sud-Ouest.

La hausse est d'environ 21 % en moyenne, pour le secteur résidentiel.

Iniquités chez les résidants

Cela ne veut pas dire pour autant que l'impôt foncier augmente dans les mêmes proportions, puisque la Ville peut jouer avec son taux de taxation pour atténuer les hausses.

Or, selon la Vice-présidente de l'Association des propriétaires fonciers du Québec, Diane Lachaine, cela amène des inégalités chez les résidants montréalais.

« Si on dit que l'augmentation moyenne est de 20 %, tous ceux qui sont au-dessus de 20 %, eux ont des augmentations de taxes [... ] et ça donne une baisse à ceux qui sont en bas de la moyenne. Ceux qui paient plus n'ont pas plus de services, ceux qui paient moins n'ont pas moins de services. C'est vraiment une iniquité entre les contribuables », a constaté Mme Lachaine.

Les hausses de taxe des résidants rencontrés lundi soir varient entre 4 et 10 %. Ils savent qu'ils ne peuvent contester leur impôt, mais ils croient qu'ils pourraient agir sur l'évaluation de leur propriété.

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