Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

La Suisse décide de ne pas prendre de sanctions contre la Russie

La Suisse décide de ne pas prendre de sanctions contre la Russie

Le gouvernement suisse a décidé mercredi de ne pas adopter, pour l'instant, de sanctions contre la Russie pour sa politique à l'égard de l'Ukraine, appelant à trouver un "équilibre" entre le droit international et les intérêts de la Suisse.

"Le Conseil fédéral a pris note des sanctions prévues par l'Union européenne et les Etats-Unis", a déclaré le président suisse, Didier Burkhalter, lors d'une conférence de presse à Berne.

"La position de notre pays est indépendante hors de l'ONU", a-t-il dit, expliquant que la Suisse dispose d'une base légale sur les embargos fondée sur "le droit international et les intérêts de la Suisse".

"Et dans ce cas (russe, ndlr), le droit et les intérêts jouent un rôle. (...) Il faut trouver un équilibre", a-t-il relevé.

Il a précisé que les "intérêts économiques et financiers" russes "sont très grands" en Suisse, et que la Suisse a par ailleurs "intérêt de jouer les bons offices", un rôle diplomatique qu'elle a l'habitude d'endosser dans de nombreux dossiers du fait de sa neutralité.

M. Burkhalter a par ailleurs indiqué que les sanctions prises par l'UE en matière de restrictions de liberté de déplacement de certains ressortissants russes seraient automatiquement appliquées en Suisse, étant donné que la Confédération fait partie de l'espace Schengen.

Concernant les sanctions économiques prises par l'UE et les Etats-Unis, le président suisse a expliqué que le gouvernement ne souhaitait pas que la place financière suisse devienne une solution de substitution pour les personnes visées par les sanctions.

"Nous ne voulons pas de contournement des sanctions", a-t-il dit, relevant que Berne étudiait actuellement les mesures à prendre pour éviter une telle situation.

Il a également condamné l'annexion de la Crimée par la Russie, estimant qu'il n'y avait pas de violations des droits de l'Homme en Crimée qui puissent justifier un droit de sécession.

Depuis le début de la crise ukrainienne, la Suisse a pris plusieurs mesures. Tout en veillant à maintenir le dialogue avec toutes les parties, elle a bloqué fin février les éventuels fonds dans la Confédération appartenant à l'ancien président ukrainien Viktor Ianoukovitch et à son entourage.

Elle a également décidé récemment de ne plus accorder d'autorisation d'exportation de matériel de guerre vers la Russie, de repousser, avec les membres de l'Association européenne de libre-échange (AELE), les négociations pour un accord de libre-échange avec la Russie et de renoncer provisoirement à un programme de formation de militaires russes.

En 2014, la Suisse et la Russie ont prévu de célébrer leurs 200 ans de relations diplomatiques. Dans ce cadre, M. Burkhalter a prévu se rendre en Russie, mais la date de son voyage n'a pas encore été décidée. "C'est le président suisse qui ira si c'est nécessaire", s'est contenté de dire le chef de l'Etat suisse mercredi.

La majorité du pétrole et du gaz russes sont négociés à Genève. Et la présence de riches russes n'a cessé de s'accroître ces dernières années.

apo/mnb/fw

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.