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La mode nuptiale pour lesbiennes, le nouveau filon d'une styliste allemande

La mode nuptiale pour lesbiennes, le nouveau filon d'une styliste allemande

Du costume cintré à la robe longue en passant par la culotte de peau bavaroise, la styliste allemande, Helen Bender, habille de mille et une façons les lesbiennes qui convolent en justes noces.

C'est grâce à des amies venues lui demander de l'aide, qu'elle s'est rendue compte il y a deux ans, qu'une place était encore à prendre dans le grand marché des robes de mariées.

"Elles n'arrivaient pas à trouver ce qu'elles voulaient", raconte la jeune femme de 27 ans, dans son atelier à Mayence (ouest). "Je n'avais même pas réalisé qu'il y avait un besoin", avoue-t-elle.

L'Allemagne reconnaît depuis 2001 des unions civiles pour les couples homosexuels, mais pas le mariage. Mais l'émotion et la préparation sont les mêmes que pour un mariage classique, assure Mme Bender.

L'élément essentiel est que les deux tenues s'harmonisent: une couleur, un thème, fait le lien entre les deux tenues, qu'elles soient deux robes ou un costume et une robe. En même temps, il faut, comme pour les mariages traditionnels, cacher à chacune la tenue de sa future conjointe, qui doit rester une surprise pour le grand jour.

"Ce qui est important pour la plupart des couples est de ne pas être contrainte dans une identité sexuelle", explique Mme Bender, qui vit avec sa compagne et n'a "jamais souffert de discrimination".

"Une mariée veut être considérée comme une mariée, même si elle porte un costume. C'est pour cela que les lesbiennes veulent être assorties, afin qu'elles aient l'air de deux mariées, sans ressembler à un +homme+ et une +femme+", a-t-elle dit.

Les couleurs les plus demandées sont le blanc, le crème et cette saison, le 'capuccino', en satin, soie et dentelle, mais certains couples moins traditionnels optent pour le cuir noir, le gris ou le rose fuchsia.

Parmi les tenues les plus appréciées, les costumes-pantalon cintrés, les robes des années 1920, les combinaisons-pantalons, qui ne font ni masculin, ni féminin, accompagnées parfois d'une jupe longue que l'on enlève lors de la réception du soir.

"Lors du second essayage, la plupart d'entre elles emmènent leur mère, leur belle-mère ou leur meilleure amie", raconte-t-elle.

La jeune femme va elle-même se marier en septembre avec sa partenaire, une fonctionnaire de police, dans des vêtements qu'elle a dessinés mais qui ont été cousus par une amie, afin de préserver la surprise.

Parmi ses créations avant-gardistes, des shorts sexys de cuir noir décorés de paillettes et agrémentés d'une traîne. Pour l'instant, personne n'en a passé commande. "Cela a l'air formidable sur un mannequin mais c'est peut-être trop original", s'interroge-t-elle.

Cliente, Martina Eimann, une ingénieure de 25 ans originaire d'Ingelheim, va épouser sa compagne Sandra en mai. "Les tenues que nous avons choisies reflètent le fait que nous ne voulons pas d'un mariage standardisé", explique-t-elle dans un courrier électronique à l'AFP.

Après avoir fréquenté une école de stylisme près de Stuttgart (sud de l'Allemagne), Bender a suivi des cours de management et étudiait toujours quand elle a créé son premier costume de mariées pour ses amies en 2012. Pour l'une des deux, elle a assorti une combinaison pantalon à une veste or et crème et pour l'autre, une robe longue avec une cape dans les mêmes teintes.

Elles étaient ravies. "Lors du premier essayage, elles ont pleuré", se rappelle-t-elle. Deux autres commandes sont arrivées par le bouche à oreille et Bender, comprenant qu'elle avait trouvé un filon, s'est lancée dans sa première collection "hers & hers" sous le label "La Mode Abyssale".

Jusqu'ici, quatorze couples de lesbiennes se sont unies dans les créations de Bender, dont les prix oscillent entre 1.400 et 1.900 euros (tissu non compris) et 19 costumes sont actuellement en préparation.

Après avoir présenté sa collection l'an passé à la Couture Fashion Week de New York, elle lorgne désormais sur le marché international, y compris pour les couples gay.

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