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Irak: Maliki met en garde contre un report des élections du 30 avril

Irak: Maliki met en garde contre un report des élections du 30 avril

Le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki a mis en garde mercredi contre un report des élections du 30 avril, après la démission de la commission électorale, appelant à voter un amendement à la loi électorale controversée pour résoudre la crise.

La Haute commission électorale irakienne (IHEC) qui a démissionné mardi souhaite elle aussi que cette loi soit amendée avant le scrutin, alors que des doutes persistent sur le fait que le scrutin puisse se tenir sur tout le territoire, des combattants anti-gouvernementaux maintenant toujours leur contrôle sur une ville aux portes de Bagdad.

Les enjeux sont de taille pour M. Maliki qui brigue un troisième mandat alors que le pays connaît un nouveau pic de violences inédit depuis 2008 et peine à reconstruire une économie minée par les conflits et stimuler la production pétrolière.

Le scrutin ne devrait cependant pas être reporté après la démission de l'IHEC estiment des diplomates soulignant que les principaux partis politiques tiennent au respect du calendrier électoral.

Mais l'idée d'un possible report suscite l'inquiétude, M. Maliki prévenant que : "Si la IHEC continue dans cette voie, cela signifie (...) que l'élection sera retardée".

"Nous entrerons alors dans un tunnel dont nous pourrions ne pas sortir", a dit le Premier ministre lors de son message télévisé hebdomadaire. "Les problèmes surgiront, l'un après l'autre, contre l'Etat".

La communauté internationale a également exprimé son soutien à la commission électorale, l'ambassade des Etats-Unis estimant que la tenue du scrutin à la date prévue "est de la plus haute importance". L'envoyé spécial de l'ONU en Irak, Nickolay Mladenov, affirmant pour sa part que tout report "constituerait un dangereux précédent".

Les neuf membres de la commission électorale indépendante ont démissionné pour protester contre les ingérences. Ils sont particulièrement irrités par une clause de cette loi stipulant que les candidats doivent avoir "bonne réputation".

S'appuyant sur cette clause, un comité de juges a invalidé plusieurs candidatures, dont celles des opposants à M. Maliki comme l'ancien ministre des Finances Rafa al-Essawi, sans qu'une procédure d'appel ne soit possible.

Mais, interprétant différemment cette clause, le Parlement a lui donné pour consigne à la commission de n'exclure que les candidats n'ayant pas un casier judiciaire vierge.

M. Maliki a appelé la commission à retirer sa démission et exhorté le Parlement à voter un amendement à la loi électorale "aussi vite que possible".

Le président de la commission électorale Sarbat Rachid a déclaré qu'une révision de la loi électorale pourrait résoudre la crise.

"S'il y a le moindre problème, il faut le résoudre par la législation", a déclaré M. Rachid à l'AFP, après des entretiens avec des diplomates des missions de l'ONU, de l'Union européenne et des Etats-Unis, ainsi qu'avec le président du Parlement Oussama al-Noujaifi.

Selon une source diplomatique, il est peu probable que le Parlement accepte la démission des membres de la commission électorale, "parce que le calendrier des élections est très important".

"Le problème de l'IHEC, c'est qu'il est pris entre le comité des juges et le Parlement", a indiqué cette source.

Mais le diplomate a estimé que les élections devraient se tenir à la date prévue.

M. Maliki, un chiite fortement contesté par la minorité sunnite et accusé par ses détracteurs d'accaparer le pouvoir, brigue un troisième mandat dans un pays miné par les violences qui ont fait plus de 2.100 morts depuis le début de l'année, selon un décompte réalisé par l'AFP à partir de sources médicales et policières.

En outre, des insurgés contrôlent depuis plus de deux mois la ville de Fallouja, à 60 km à l'ouest de Bagdad, malgré les tentatives de l'armée de la reprendre.

Les violences, qui ont atteint un niveau jamais vu depuis 2008, sont alimentées par le conflit en Syrie voisine et par le mécontentement de la minorité sunnite qui s'estime discriminée par les forces de sécurité et les autorités, dominées par les chiites.

Les élections d'avril sont le premier scrutin national depuis les législatives de mars 2010 qui avaient finalement donné lieu à la mise en place d'un gouvernement d'union nationale dirigé par M. Maliki après des tractations ayant duré de longs mois.

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