Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Le secteur privé au secours du patrimoine culturel italien

Le secteur privé au secours du patrimoine culturel italien

De la "scalinata" de la Trinité des Monts au Colisée ou à la Galerie Borghese, le secteur privé vole de plus en plus au secours du riche patrimoine italien, une contribution "indispensable et positive", selon l'un de ces mécènes, Valter Mainetti.

Cette semaine, c'est la maison de joaillerie de luxe italienne Bulgari qui a annoncé le financement pour 1,5 million d'euros de la rénovation de l'escalier monumental qui relie la place d'Espagne à l'église française de la Trinité des Monts à Rome.

Dans la Ville éternelle, la fontaine de Trevi subit un lifting grâce à la maison de couture Fendi, tandis que les travaux pharaoniques de restauration du Colisée (25 millions d'euros) sont financés par le roi de la chaussure de luxe Tod's.

Faillite de l'Etat? "Non, c'est au contraire très positif: la contribution privée est indispensable en Italie, qui a le patrimoine le plus important au monde, surtout lorsque les préoccupations de l'Etat doivent se concentrer sur les questions sociales", répond à l'AFP Valter Mainetti, PDG du groupe financier Sorgente, président de la Fondation Sorgente group, et l'un des fondateurs des Mécènes de la Galerie Borghese.

Le secteur de la culture - déjà peu soutenu en Italie par rapport aux autres pays européens - a été l'un des plus touchés par les plans d'austérité à répétition. Son budget est de nouveau prévu en baisse à 1,4 milliard d'euros en 2014 après 1,5 milliard l'année précédente.

Ces coupes budgétaires suscitent des critiques alors qu'il ne se passe pas une semaine sans qu'un pan du site antique de Pompéï ou qu'un autre chef d'oeuvre ne s'écroule en Italie.

Sans complexe, et d'une façon inattendue pour un dirigeant du principal parti de gauche de la péninsule, le Parti démocrate (PD), le jeune Premier ministre italien Matteo Renzi (39 ans) s'est tourné vers le privé.

"L'Italie est le pays de la Culture, alors moi je dis aux chefs d'entreprise: qu'attendez-vous ?", a-t-il lancé, sur un ton accusateur, lors d'un déplacement à Syracuse, en Sicile.

D'ores et déjà les institutions en charge du patrimoine, baptisées "surintendances", font régulièrement appel au privé pour la restauration d'une fontaine, d'un monument ou d'un tableau. A charge pour les entreprises intéressées de répondre à l'appel d'offres.

Car l'investissement peut être rentable: à travers différents dispositifs selon qu'il s'agit de l'entreprise elle-même ou d'une fondation, les sommes investies sont exonérées du revenu déclaré ce qui permet de conséquences baisses d'impôt.

En outre, "il y a un indéniable retour d'image", relève M. Mainetti. "Bulgari montre que ses bijoux ont une épaisseur culturelle. Quant à nous, nous utilisons l'art et notre sens de l'esthétique comme communication", ajoute le PDG d'un groupe qui possède un des plus emblématiques immeubles new-yorkais - le Flatiron- ainsi que la Galerie Colonna, rebaptisée galerie Alberto Sordi, au coeur de Rome.

Avec Maité Bulgari et d'autres grands noms de l'excellence italienne comme Miuccia Prada, l'élégant banquier vient de fonder les Mécènes de la Galerie Borghese, une fondation créée sur un modèle répandu dans les grands musées américains mais "encore peu utilisé et peu médiatisé en Italie où il existe des réticences notamment à gauche de la gauche", selon M. Mainetti.

Quote part d'entrée pour les membres fondateurs: 10.000 euros, avec contribution annuelle de 3.000 euros. Ce qui donne aussi certains droits à ces plus grandes fortunes d'Italie: comme celui d'organiser des dîners de gala dans le célèbre musée public où se côtoient des chefs d'oeuvre du Bernin, de Canova ou du Caravage....

mle/fka/jr

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.