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Le rouble officiellement en circulation en Crimée mais absent des commerces

Le rouble officiellement en circulation en Crimée mais absent des commerces

Le rouble a été officiellement mis en circulation lundi en Crimée par les autorités de la péninsule rattachée à la Russie, à la surprise générale des banques et commerces qui continuent de fonctionner en monnaie ukrainienne.

Distributeurs de billets, prestations sociales et caisses enregistreuses des magasins, sans parler de la comptabilité des entreprises: adapter l'économie de la région, passée en seulement trois semaines dans le giron de Moscou, promet de se révéler fastidieux et coûteux mais les autorités ont choisi de ne pas attendre.

"A partir de ce jour on peut officiellement effectuer ses paiements en roubles. La hryvnia reste en vigueur jusqu'au 1er janvier 2016", a indiqué le Premier ministre du territoire, Sergueï Axionov, sur son compte Twitter.

Son numéro deux Roustam Temirgaliev, cité par l'agence russe Ria Novosti, a indiqué que le paiement des retraites en roubles débutait lundi, avec un versement de 300 millions de roubles (6 millions d'euros).

Quelques heures plus tôt, à minuit heure de Moscou, l'agence officielle russe Itar-Tass annonçait: "Aujourd'hui, le rouble est officiellement mis en circulation. Tous les règlements passent en monnaie nationale russe si l'une des parties est résident russe".

La loi sur le rattachement de la Crimée à la Fédération de Russie adoptée la semaine dernière par le Parlement russe se contente de stipuler que le rouble est la monnaie officielle du territoire dès son entrée en vigueur et prévoit une période de transition jusqu'au 1er janvier 2016.

Mais dans les banques de Sébastopol, la nouvelle a été reçue avec une certaine stupéfaction.

"Nous n'avons aucune instruction sur une introduction du rouble", a indiqué à l'AFP un employé d'une agence de Sébastopol de la filiale locale de la banque italienne Unicredit. "Nous ne sommes au courant de rien. Nous n'avons reçu aucune lettre" des autorités, confirme un employé d'un autre établissement, Ochtchadbank.

"Vous recevrez votre retraite en roubles, mais on ne sait pas encore quand", indique-t-on au guichet d'une agence de la Poste, en charge du versement des prestations sociales.

La rupture des liens avec Kiev a déjà provoqué un mouvement de panique dans la population, faisant apparaître des files d'attente devant les distributeurs automatiques, quasi vides, et les agences bancaires, qui ont fermé ou cessé la plupart des opérations comme la délivrance de crédit.

Dans les magasins, l'étonnement est aussi de mise et les vendeurs assurent n'avoir reçu aucune instruction. Tous refusent le rouble.

"Nos caisses n'ont pas été configurées en roubles, mais il paraît que dans certains grands supermarchés ils ont déjà des caisses pour les roubles", indique le vendeur d'une épicerie.

A Simféropol, chef lieu de la Crimée, l'hôtel Evropeïskaïa accepte les paiement en roubles... mais rend la monnaie en hryvnias.

Interrogé par l'AFP, le conseiller du maire de Sébastopol chargé des questions économiques, Viatcheslav Axionov, reconnaît qu'il n'y a "pratiquement pas de roubles en circulation".

"Les commerçants ont été informés et ils vont se préparer en fonction de leurs possibilités à une circulation parallèle du rouble et de la hryvnia", explique-t-il, estimant que le processus prendra "plusieurs mois".

Le responsable ajoute que les autorités de la Crimée ont décidé d'avancer de plus d'une semaine le calendrier du passage à la monnaie russe.

"Il y a une semaine, Kiev a cessé de manière unilatérale de remplir ses obligations. Cela fait une semaine que les retraités, les professeurs et les médecins ne reçoivent plus d'argent. C'est pourquoi il a été décidé d'accélérer le financement à partir du budget de la Russie, que nous recevons en roubles", indique-t-il.

ol-gmo/via/rhl

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