Trois hommes --un Belge, un Français et un Algérien-- ont été extradés samedi du Kenya vers la Belgique, où ils sont actuellement jugés par contumace dans le procès d'une filière jihadiste, a rapporté dimanche un journal belge, citant le parquet fédéral.
Les trois jihadistes présumés --Mustapha Bouyahbaren (Belge), Rachid Benomari (Français), Mohamed Saïd (Algérien)-- avaient été condamnés en juillet 2013 au Kenya à un an de prison pour entrée illégale dans le pays. La justice kényane avait décidé la semaine dernière d'autoriser leur extradition.
Ils ont atterri en Belgique samedi matin, a rapporté dimanche le quotidien La Dernière Heure, citant le procureur fédéral belge Jean-Marc Trigaux. Le porte-parole du parquet fédéral n'était pas joignable dans l'immédiat pour commenter ces informations.
Le procès de la filière de recrutement de combattants pour le jihad à laquelle les trois hommes sont soupçonnés d'appartenir aux côtés de 16 autres prévenus s'était ouvert, malgré leur absence, le 10 mars devant le tribunal correctionnel de Bruxelles.
L'accusation reproche à certains membres du groupe d'être partis combattre aux côtés des shebab somaliens, à d'autres d'avoir tenté de rejoindre la Somalie ou la Syrie, et aux derniers d'avoir apporté un soutien logistique à la filière en organisant notamment des collectes en Belgique.
Tous sont accusés d'"appartenance à un groupe terroriste".
Lors des débats, le ministère public a requis 20 ans de prison à l'encontre de Rachid Benomari, présenté comme le "cerveau" de la filière, basée à Bruxelles, et cinq ans contre Mohamed Saïd et Mustapha Bouyahbaren.
Mais alors que le procès s'achevait et que le jugement devait être mis en délibéré, le procureur fédéral a annoncé jeudi que l'extradition des trois hommes était imminente et obtenu que le procès soit "mis en continuation" (suspendu). Les débats reprendront donc le 2 avril, cette fois en présence des trois prévenus.
Les trois hommes extradés samedi avaient rejoint la Somalie en 2011, où les insurgés islamistes shebab, alliés à Al-Qaïda, combattent depuis des années les autorités.
Rachid Benomari, Mohamed Saïd, Mustapha Bouyaharen et un quatrième accusé présent au procès de Bruxelles, sont accusés par le procureur fédéral belge de s'y être entraînés "au maniement des armes et des explosifs" puis d'avoir "participé à des actes terroristes".
Les autorités belges s'inquiètent depuis des années du départ de combattants jihadistes, d'abord vers la zone pakistano-afghane puis vers la Syrie, plus rarement vers la Somalie. Plusieurs filières ont déjà été démantelées depuis 2001.
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