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Le président turc espère que le blocage de Twitter sera bientôt levé

Le président turc espère que le blocage de Twitter sera bientôt levé

Le président turc Abdullah Gül a déclaré dimanche qu'il pensait que le blocage de Twitter par le gouvernement, qui a suscité des critiques en Turquie et sur le plan international, serait prochainement levé.

"Je pense que le problème sera bientôt résolu", a confié M. Gül aux journalistes à Ankara, avant son départ pour les Pays-Bas où se tient à partir de lundi une conférence internationale sur la sécurité nucléaire.

"C'est évidemment une situation déplaisante pour un pays développé comme la Turquie qui est un acteur régional de poids, et en négociations avec l'Union européenne. Pour cette raison, ce problème sera surmonté rapidement", a-t-il ajouté.

L'autorité turque des télécommunications a interdit jeudi soir l'accès à Twitter, après que M. Erdogan eut annoncé sa décision d'éradiquer le site de microblogging, une décision qui lui a attiré l'ire de la communauté internationale.

"Nous allons supprimer Twitter. Je me moque de ce que pourra dire la communauté internationale", avait-il lancé lors d'un rassemblement électoral à huit jours des élections municipales.

Le gouvernement Erdogan a indiqué avoir décidé ce blocage après que le réseau social basé aux Etats-Uni, qualifié de "biaisé et partial", eut refusé de se conformer à des "centaines de décisions de justice" depuis janvier dernier, sur le retrait des enregistrements de conversations téléphoniques piratées.

"Twitter a été utilisé comme un outil de diffamation systématique en faisant circuler des enregistrements acquis illégalement, des écoutes téléphoniques truquées", avaient indiqué samedi à l'AFP dans une déclaration en langue anglaise, les bureaux du Premier ministre Recep Erdogan.

La décision d'Ankara a été très largement perçue comme une tentative du gouvernement de faire taire les accusations de corruption mettant en cause le Premier ministre et son proche entourage, avant les élections du 30 mars, aux allures de référendum pour ou contre le chef du gouvernement, au pouvoir depuis 2003.

Les enregistrements circulant sur Twitter dévoilent notamment une conversation présumée d'Erdogan avec son fils, où il est question de dissimuler d'importantes sommes d'argent, ainsi que de pressions exercées par le Premier ministre sur la justice ou la presse et d'ingérences dans des ventes immobilières.

Erdogan a a catégoriquement rejeté ces accusations.

"Bloquer l'accès à Twitter peut être l'arme d'un gouvernement qui a perdu force et confiance", a estimé le journaliste Kadri Gursel dans le quotidien Milliyet.

Après onze années au pouvoir, Recep Erdogan est accusé d'autoritarisme croissant.

Le Comité pour la Protection des journalistes (CPJ) a déclaré que la Turquie, qui aspire à être membre de l'Union européenne, détient plus de journalistes dans ses geôles que tout autre pays.

Douglas Frantz, secrétaire d'Etat adjoint américain pour les affaires publiques, a qualifié l'interdiction de Twitter, "d'autodafé du 21e siècle", exhortant la Turquie de revoir sa décision controversée.

Loin de brider l'utilisation de Twitter, l'interdiction a provoqué une explosion du nombre de tweets, qui ont augmenté de 138%, selon une étude réalisée par la société d'analyse des des médias sociaux Brandwatch.

Furieux, les Turcs ont eu recours aux réseaux privés virtuels (VPN) et changé de système de noms de domaines (DNS) pour contourner les restrictions.

Selon le président Abdullah Gül, le site de microblogging a engagé un avocat en Turquie pour négocier avec les autorités.

"Twitter n'avait pas de représentants en Turquie. Il devrait y avoir de bons circuits de communication avec de pareils (...) géants. Ils ont à présent un avocat qui travaille pour eux ici", a-t-il déclaré.

M. Abdullah Gül, qui est un utilisateur régulier des réseaux sociaux, avait dénoncé vendredi sur son compte Twitter le blocage du réseau social par le gouvernement.

Réputé plus modéré, M. Gül a multiplié les prises de distance publiques avec les positions intransigeantes de M. Erdogan.

Le président a déclaré dimanche que ses téléphones étaient peut-être aussi sur écoutes, mais qu'il "n'avait rien à craindre".

fo/abk

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