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France: Steeve Briois fait triompher l'extrême droite à Hénin-Beaumont

France: Steeve Briois fait triompher l'extrême droite à Hénin-Beaumont

En remportant dès le premier tour des municipales Hénin-Beaumont, un ancien bastion ouvrier du nord de la France, le candidat du Front national (extrême droite) Steeve Briois a provoqué dimanche un coup de tonnerre dans la classe politique française.

Il est près de 21H00 (20H00 GMT) lorsque le maire sortant, Eugène Binaisse (divers gauche), annonce, la mine défaite, les résultats définitifs et confirme la rumeur qui bruissait depuis de longues minutes, déjà : Steeve Briois, 41 ans, secrétaire général du Front national, est élu dès le premier tour avec 50,26% des suffrages.

Très abattu, Eugène Binaisse, qui a recueilli 32,04% des suffrages, ne peut lâcher qu'un "bonne soirée" de pure forme, après avoir égrené les derniers chiffres.

A l'inverse, au QG de Steeve Briois, c'est la liesse, et, après les "Briois, Briois", et "On a gagné, on a gagné" de circonstances, ce n'est pas une, mais deux Marseillaises qui retentissent à la suite l'une de l'autre, entre le champagne et les petits fours.

"Le changement, c'est nous", clame Steeve Briois peu après l'annonce des résultats.

Sa victoire à Hénin-Beaumont est sans aucun doute le triomphe du local de l'étape, qui connaît bien ses concitoyens. Fils d'un ouvrier de l'alimentaire et d'une comptable, divorcés aujourd'hui, Steeve Briois a vu le jour à Seclin, dans le Nord, mais est arrivé à 7 ans dans cette ville du bassin minier alors connue sous le nom d'Hénin-Liétard.

Ces origines populaires, il n'a pas le sentiment de les trahir en adhérant et en militant à près de 16 ans en 1988 au parti de Jean-Marie Le Pen. Au contraire, pour lui, le rétablissement de la peine de mort pour laquelle il milite alors, ou le coup d'arrêt à donner à l'immigration, qui défigure, affirme-t-il, la France qu'il aime, sont des thèses que partagent les gens simples.

Pour la présidente du Front national, Marine Le Pen, le triomphe de Steeve Briois est celui d'un "homme d'une grande intégrité, d'une grande proximité et d'une grande pugnacité", bref "le trio gagnant", confie-t-elle à l'AFP.

"Nous allons faire nos preuves", a assuré dimanche soir cet ancien cadre commercial. "Je sais que c'est important le travail qui est devant nous, je sais que nous avons une ville à reconstruire. Mais j'ai cette volonté, cette force et ce dynamisme. Je pense que nous allons faire du très bon travail. Ce sera difficile, nous allons trouver des cadavres dans les placards", a-t-il déclaré en référence à la situation financière de la ville.

L'ancien maire Gérard Dalongeville, qui se représentait sous l'étiquette divers gauche et qui n'a remporté que 9,77% des voix, a fait part sobrement de sa "déception". Révoqué en 2009, il a été condamné en août 2013 à trois ans de prison ferme pour détournements de fonds publics et à cinq ans d'inéligibilité, une condamnation dont il a fait appel.

Sa révocation avait conduit à la tenue d'une municipale partielle. Steeve Briois avait alors déjà failli ravir à la gauche l'ancienne cité minière de 26.000 habitants, touchée par le chômage et la désindustrialisation, qui accusait un déficit de 13 millions d'euros, lui valant une mise sous tutelle -levée depuis- de la Chambre régionale des comptes.

"J'ai pris conscience du poids qui pèse sur nos épaules", déclare M. Briois. "Dans six ans, nous arriverons à redresser cette ville", a-t-il assuré.

Sa courte victoire pourrait toutefois faire l'objet d'un recours : "On va regarder cela demain... Briois passe au 1er tour grâce à 31 voix!", a déclaré l'entourage d'Eugène Binaisse.

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