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Trois Palestiniens, dont deux combattants islamistes, tués par Israël

Trois Palestiniens, dont deux combattants islamistes, tués par Israël

Trois Palestiniens ont été tués samedi par l'armée israélienne dans le camp de réfugiés de Jénine, lors d'une tentative d'arrestation de l'un d'entre eux, combattant du Hamas, l'accrochage le plus meurtrier en Cisjordanie occupée depuis presque quatre mois.

Cette nouvelle effusion de sang, qui porte à neuf le nombre de Palestiniens tués par Israël en Cisjordanie depuis le début de l'année, alourdit encore le climat entre les deux parties, à l'approche de l'échéance des neuf mois de pourparlers de paix, le 29 avril.

Quelque 15.000 personnes ont participé aux funérailles dans le camp, en zone autonome palestinienne dans le nord de la Cisjordanie, lançant des appels à la "vengeance" et à l'unité palestinienne, scandant notamment "Non aux négociations!", a constaté un correspondant de l'AFP.

Les troupes israéliennes venaient arrêter Hamza Abou al-Hija, 20 ans, de la branche armée du mouvement islamiste, les Brigades Ezzedine al-Qassam, dont l'arrestation manquée en décembre s'était soldée par la mort d'un membre du Jihad islamique.

Lors des échanges de tirs, auxquels ont participé d'autres Palestiniens venus lui prêter main forte, Hamza Abou al-Hija a été tué, de même que Mahmoud Abou Zeïna, 19 ans, un combattant du Jihad islamique.

Un autre jeune homme, appartenant au Fatah, le mouvement du président Mahmoud Abbas, qui contrôle les zones autonomes de Cisjordanie, a été tué, et 14 autres Palestiniens ont été blessés, dont deux grièvement, selon des sources médicales et de sécurité palestiniennes.

L'armée israélienne a justifié l'opération, un porte-parole militaire qualifiant Hamza Abou al-Hija, le fils d'un important dirigeant du Hamas emprisonné par Israël, de "bombe à retardement".

"Il a été impliqué dans une attaque terroriste dans la région, et en était à un stade avancé de préparation d'autres attaques contre des soldats et des civils israéliens", a déclaré le lieutenant-colonel Peter Lerner, précisant qu'il avait légèrement blessé deux militaires israéliens en tentant de s'échapper du bâtiment où il était retranché.

Le ministre israélien de la Défense Moshé Yaalon a même estimé que l'opération avait "sauvé des vies", assurant qu'elle avait "permis de "déjouer une attaque terroriste préparée qui devait viser des Israéliens".

Dans un communiqué conjoint, les Brigades Ezzedine al-Qassam, la branche militaire du Jihad islamique, les Brigades Al-Qods, et les Brigades des martyrs d'Al-Aqsa, groupe armé issu du Fatah, ont proclamé que "le sang des martyrs n'aurait pas été versé en vain".

Les trois groupes armés ont affirmé que "les services de sécurité palestiniens portaient une responsabilité dans ce crime", dénonçant le "crime de coopération avec l'occupant, au prix du sang des meilleurs fils de la résistance".

Le porte-parole de la présidence palestinienne, Nabil Abou Roudeina, a pour sa part imputé "la responsabilité de cette escalade au gouvernement israélien et appelé l'administration américaine à intervenir rapidement pour empêcher un écroulement total" de la situation.

Il avait accusé jeudi Israël de "mener les négociations dans l'impasse" après l'annonce de l'approbation par l'administration militaire israélienne de plans de construction pour près de 2.300 logements dans six colonies de Cisjordanie.

Le coordinateur de l'ONU pour le processus de paix au Moyen-Orient, Robert Serry, s'est dit samedi "gravement préoccupé" par ces plans, rappelant que "les colonies sont illégales au regard du droit international et incompatibles avec l'intention affirmée d'Israël de parvenir à une solution à deux Etats".

"Ce développement est particulièrement inopportun compte tenu de la situation volatile sur le terrain et du fait que les négociations conduites par les Etats-Unis ont atteint une étape critique", a-t-il souligné dans un communiqué

La chef de la diplomatie de l'Union européenne (UE) Catherine Ashton s'est également déclarée "profondément déçue". Elle a "appelé les autorités israéliennes à réviser leurs plans et à revenir sur cette décision", les pressant de ne pas "dilapider l'occasion historique" d'une paix entre les deux peuples.

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