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Iran: l'ayatollah Khamenei appelle à la résistance économique

Iran: l'ayatollah Khamenei appelle à la résistance économique

L'Iran doit résister aux pressions de l'Occident et renforcer son économie sans attendre une levée des sanctions frappant le pays, a affirmé vendredi le guide suprême iranien Ali Khamenei, donnant au gouvernement ses grandes orientations pour les prochains mois.

Téhéran est engagé dans des négociations avec les grandes puissances pour résoudre une crise vieille de dix ans sur son programme nucléaire, soupçonné de cacher un volet militaire et qui a entraîné une série de sanctions occidentales qui étouffent l'économie iranienne.

Sous l'impulsion du nouveau président iranien, Hassan Rohani, un accord conclu avec le groupe 5+1 (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine et Allemagne) est entré en application en janvier. Il lève partiellement les sanctions en échange d'un gel par Téhéran d'une partie de son programme, alors que les discussions se poursuivent pour conclure un accord définitif, espéré d'ici le 20 juillet.

"Il ne faut pas attendre que les ennemis lèvent les sanctions. Qu'ils aillent au diable. Il faut voir ce que nous pouvons faire nous-mêmes" pour renforcer l'économie de l'intérieur, a déclaré M. Khamenei dans un discours à l'occasion du nouvel an iranien, qui correspond à l'arrivée du printemps.

Ce discours, tenu traditionnellement dans la ville-sainte de Machhad (nord-est), donne chaque année les grandes lignes tracées par le guide au gouvernement. L'année précédente, il avait pour la première fois accepté le principe d'un dialogue direct avec les Etats-Unis, ennemi historique de la République islamique, pour résoudre la crise nucléaire.

La veille, dans un message télévisé, il avait nommé l'année qui s'ouvre "Année de l'économie et de la culture, de la détermination nationale et de l'effort constant".

"La puissance, ce n'est pas seulement les armes de guerre, il y a l'économie, la culture et la science", a-t-il répété vendredi.

"Malgré les sanctions, nous avons fait des progrès dans les nanotechnologies, le nucléaire, les cellules souche, l'industrie de défense, les domaines balistique et les drones. Pourquoi ne pouvons-nous pas faire des progrès en économie ?", a-t-il lancé.

Le gouvernement a déjà fait retomber l'inflation à près de 34% entre mars 2013 et mars 2014 (contre 40% l'année précédente) et a réussi à stabiliser la valeur du rial, la monnaie iranienne.

L'Iran doit s'appuyer sur sa jeunesse -55% de la population iranienne a moins de 30 ans- et ses ressources naturelles comme ses réserves de pétrole et de gaz qui ensemble "sont plus importantes que dans n'importe quel autre pays du monde", a expliqué le guide suprême. Il a aussi appelé la population à consommer des produits fabriqués en Iran, plutôt que les produits importés.

L'ayatollah Khamenei a par ailleurs mis en garde contre "l'invasion" de valeurs culturelles occidentales qui menace celles de la République islamique. "La culture est encore plus importante que l'économie. C'est comme l'air qu'on respire. S'il est propre cela a un effet, s'il est pollué, l'effet est tout autre", a-t-il expliqué.

Le guide suprême iranien a également dénoncé la culture "libertaire" et le principe occidental de liberté d'expression, en exprimant ses doutes sur l'existence et la dimension de l'Holocauste.

"Dans les pays européens, personne n'ose parler de l'Holocauste (...) dont on ne sait pas s'il a été réel ou non et, s'il l'a été, comment cela s'est passé", a-t-il affirmé.

"Mettre en doute l'Holocauste est considéré comme une grande faute, ils l'empêchent, arrêtent la personne et la poursuivent en justice et prétendent être libres",

L'Iran ne reconnaît pas Israël et certains de ses dirigeants appellent régulièrement à sa disparition. Mais, contrairement à son prédécesseur, Mahmoud Ahmadinejad, Hassan Rohani a condamné "le massacre des Juifs par les nazis".

Les Etats-Unis "ont échoué en Palestine, en Syrie, en Irak, en Afghanistan et Pakistan, en Iran et ils ont échoué encore récemment en Europe", a encore affirmé M. Khamenei en référence à l'Ukraine, alors que la foule scandait "Mort à l'Amérique" et "Mort à Israël".

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