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L'intouchable classique

L'intouchable classique

La classique Milan-Sanremo est la course phare du début de saison. Elle fait partie des cinq grandes courses d'un jour du calendrier international.

Cinq grandes courses que l'agence AFP n'hésite pas à appeler des monuments, pour les différencier des huit autres classiques du calendrier, dont font partie Québec et Montréal.

Les monuments du cyclisme sont : le Milan-Sanremo, le Tour des Flandres, le Paris-Roubaix, Liège-Bastogne-Liège et le Tour de Lombardie.

La course italienne, disputée le 23 mars sur 294 km, ouvre la saison des classiques. Cette course mythique est la plus longue et la plus célèbre des classiques.

Les organisateurs ont envisagé en 2014 d'ajouter une nouvelle côte dans le parcours final, avant de revenir au parcours initial à cause de problèmes de voirie.

« Il ne faut pas dénaturer les classiques, estime le jeune cycliste Romain Bardet (AG2R La Mondiale), coéquipier du Québécois Hugo Houle. C'est important de présenter d'une année à l'autre un parcours similaire. Il y a des endroits stratégiques, des lieux cultes. C'est là que les grands champions se sont étalonnés. »

Les sprinteurs (Cavendish, Greipel) rêvent de Milan-Sanremo, les routiers-sprinteurs (Sagan, Degenkolb) aussi. Les amateurs de pavés (Boonen, Cancellara, Stybar) songent davantage aux courses suivantes, au Tour des Flandres et à Paris-Roubaix. Les coureurs de grands Tours (Nibali, Rodriguez, Valverde, les frères Schleck, etc) misent plutôt sur l'Amstel Gold Race, la Flèche Wallonne, Liège-Bastogne-Liège, qui se prêtent aux victoires en série durant la deuxième moitié du mois d'avril. Quant aux finisseurs (Gilbert, Gerrans), ils peuvent briller à peu près partout, hormis peut-être sur les sentiers pavés menant à Roubaix.

Sur ces parcours, l'expérience prime. Les athlètes de plus de 30 ans, à la condition physique irréprochable, ont l'habitude d'exercer leur loi. Au bénéfice de leur connaissance du terrain, élément capital dans les courses flandriennes, et aussi de leurs adversaires.

Dans des scénarios souvent tendus, l'aspect tactique domine. Avec le jeu inévitable des alliances pour arriver au bout. Peter Sagan, qui présente le profil pour gagner sur la plupart des terrains, l'a expérimenté à ses dépens les deux années passées. Le jeune Slovaque, 24 ans, affirme avoir compris.

« Milan-Sanremo a toujours été l'un des objectifs les plus importants de ma saison », a dit Sagan, qui a fait référence à l'édition 2013, amputée d'une partie du parcours à cause des conditions difficiles. Les organisateurs ont dû stopper la course pendant plus de deux heures en raison de la neige, du froid et de la pluie.

« L'expérience de 2013 m'a montré comment cette classique peut être imprévisible et difficile », a-t-il dit à propos de sa 2e place à Sanremo derrière l'Allemand Gerald Ciolek.

Ciolek avait su se faire oublier dans les derniers kilomètres qui séparent le sommet du Poggio de la ligne d'arrivée. Puis, il a surgi dans la dernière ligne droite. Situé à la gauche de Sagan, favori, l'Allemand a réagi illico lorsque le Slovaque a lancé le sprint. Il a manqué 20 mètres à Sagan, qui a peut-être eu le tort de démarrer trop tôt lorsqu'il a vu Sylvain Chavanel démarrer.

Sagan, 24 ans, a pour autres résultats au Milan-Sanremo une 4e place en 2012 et une 17e à ses débuts en 2011.

Les qualités pour gagner sont : puissance, endurance, anticipation et vitesse sur la fin. En raison de leur durée, souvent plus de six heures, et de leur distance, au-delà des 250 kilomètres, les classiques exigent énormément des prétendants. À la hauteur de leur renommée.

« C'est un monde à part, explique le Français Sylvain Chavanel. Je n'ai pas appris à les aimer quand je suis passé professionnel. J'ai commencé à y prendre goût sur le tard. Une course par étapes répond à un scénario prévisible, contrôlé par l'équipe du meneur. Dans une classique, tout peut se passer.

« Au début, je détestais parce que ça me paraissait ennuyeux, faire 300 km, rester dans les roues et rouler à 50 à l'heure sans que ça casse, analyse Chavanel. Mon opinion a changé. On sent la tension monter pendant la course, avant la Cipressa et le Poggio. C'est super bon, c'est même génial. »

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