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L'industrie agro-alimentaire italienne en croisade contre la mafia

L'industrie agro-alimentaire italienne en croisade contre la mafia

Le secteur agro-alimentaire italien est parti mercredi en croisade contre les infiltrations mafieuses en son sein, qui coûte à l'industrie alimentaire de la péninsule des milliards d'euros.

"L'agriculture et le secteur agro-alimentaire sont désormais devenus la priorité de la criminalité organisée qui y investit et blanchit son argent", a expliqué lors d'une conférence à Rome le président de la Coldiretti (Confération nationale des exploitants agricoles), Roberto Moncalvo.

Car la mafia a bien compris qu'en "ces temps de crise, même quand tout va mal, il faut bien manger", a-t-il ajouté, évoquant "un changement stratégique" de la part des groupes mafieux.

La Coldiretti a estimé à environ 14 milliards d'euros l'an dernier la part du racket de la mafia au détriment d'entreprises agro-alimentaires, un chiffre en augmentation de 12% par rapport à 2012.

Selon l'unité policière anti-mafia basée à Rome, environ 15% du chiffre d'affaires du secteur est d'origine mafieuse.

La Coldiretti a expliqué que les clans "contrôlaient dans plusieurs régions la distribution, et parfois aussi la production, du lait, de la viande, de la mozzarella, du café, des fruits et des légumes".

La mafia gère également quelque 5.000 bars, glaciers, pizzerias et restaurants de la péninsule, souvent grâce à l'entremise d'hommes de paille.

Pour parvenir à leurs fins, les hommes de main de la mafia - Camorra à Naples, 'Ndrangheta en Calabre, Cosa Nostra en Sicile - n'hésitent à voler et menacer afin d'obtenir le monopole sur tel ou tel produit, à forcer les agriculteurs à leur vendre leur production à prix cassés puis à obliger les négociants à leur acheter au prix fort.

Toutes ces opérations, ces trafics, sur les aliments compromettent la sécurité et la qualité alimentaires des produits made in Italy, notamment celles d'appellations d'origine protégée (Parmesan, vinaigre balsamique, jambon de Parme etc), et mettent en danger son excellence alimentaire, s'est inquiétée la Coldiretti.

C'est ainsi que le nombre d'alertes alimentaires dans le secteur a augmenté de 14% depuis le début de la crise économique mondiale, jusqu'à atteindre le chiffre de 534 l'an dernier.

Pour contrer ces attaques, la Coldiretti a lancé un Observatoire "sur la criminalité dans l'agriculture et le secteur agro-alimentaire", présenté mercredi, qui servira notamment à améliorer les instruments servant à garantir plus de sécurité alimentaire, ainsi qu'à aider la police dans son travail d'enquête sur la contrebande et les infiltrations criminelles.

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