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Israël frappe des cibles syriennes sur le Golan, met en garde Assad

Israël frappe des cibles syriennes sur le Golan, met en garde Assad

Israël a frappé mercredi des cibles syriennes sur le Golan et mis en garde le régime de Bachar al-Assad après une attaque ayant blessé quatre de ses soldats dans cette région frontalière, laissant craindre une confrontation ouverte entre les deux pays.

Les raids aériens israéliens, qui ont fait un mort et set blessés selon l'armée syrienne, marquent la plus grave escalade depuis 40 ans sur les hauteurs du Golan, un plateau dont une partie a été occupée par Israël après la guerre israélo-arabe de 1967.

Ils ont visé une infrastructure d'entraînement de l'armée syrienne, des QG militaires et des batteries d'artillerie, a indiqué un communiqué militaire, au lendemain d'une attaque à la bombe contre une patrouille de parachutistes israéliens dont quatre ont été blessés dans la partie occupée du Golan, près de la ligne de cessez-le-feu.

Le régime Assad a lancé à son tour une mise en garde à Israël, affirmant que "ces actes agressifs menacent la sécurité de la région".

"Nous attaquons ceux qui nous attaquent", a averti le chef du gouvernement Benjamin Netanyahu. "l'armée israélienne a attaqué des cibles en territoire syrien. Il s'agissait de cibles d'éléments syriens qui ont non seulement favorisé, mais aussi coopéré avec les attaques contre nos forces".

Il a souligné qu'Israël continuerait aussi à "interdire le transfert d'armes par air, mer et terre", en allusion aux équipements militaires destinés au Hezbollah libanais qui combat les rebelles en Syrie au côté du régime.

Son ministre de la Défense Moshé Yaalon a attribué au régime Assad "la responsabilité" des violences. "S'il continue à coopérer avec les agents terroristes qui cherchent à nuire à Israël il paiera un prix élevé".

Les raids ont visé "plusieurs positions militaires syriennes qui ont servi à mener l'attaque contre des soldats" mardi, selon le communiqué militaire.

Certaines zones du Golan sous contrôle syrien sont aux mains des rebelles, dont des jihadistes. Selon Israël, le Hezbollah y est également présent.

Selon des journalistes de l'AFP, trois chars israéliens se sont positionnés tout près de la ligne de cessez-le-feu, au sud-est de Majdal Chams, le chef-lieu des localités du Golan, mais la situation était calme dans la région.

Interrogés par l'AFP, les habitants de Majdal Chams, une région entièrement occupée par Israël, ont condamné les raids, accusant Israël et les Etats-Unis d'"aider et d'armer les groupes terroristes" face à M. Assad, que ces habitants soutiennent majoritairement.

A l'instar de plusieurs analystes israéliens, le général Amos Yadlin, ancien chef des renseignements militaires, considèrent que le régime syrien est impliqué dans l'attaque contre la patrouille israélienne.

"L'attaque était professionnelle, il ne fait aucun doute que les Syriens étaient au courant, et peut-être même qu'ils l'ont menée pour le compte du Hezbollah", a-t-il dit.

"Cela change les règles du jeu, et lorsque l'autre partie (la Syrie) change les règles du jeu, Israël doit faire passer le message que le prix va être très élevé", selon lui.

Bien que les deux voisins soient officiellement en état de guerre, la ligne de cessez-le-feu était considérée jusqu'à présent comme calme depuis l'armistice de 1974 consécutif à la guerre de 1973.

Mais, selon l'analyste militaire du quotidien Yediot Aharonot, "les Syriens et le Hezbollah veulent entraîner Israël dans une guerre d'usure à la frontière nord au moment et au rythme qu'ils imposent".

"Il y a un nombre croissant d'attaques dans la zone frontalière et nous devons nous y préparer", a dit le porte-parole militaire Peter Lerner.

Israël a informé la force de l'ONU chargée de superviser le cessez-le-feu sur le Golan de la "gravité" de la situation.

A l'étranger, le département d'Etat américain a estimé qu'Israël avait "le droit de se défendre", appelant le régime Assad "à éviter toute action qui mettrait en péril le cessez-le-feu entre Israël et la Syrie". La France a condamné l'attaque anti-israélienne et appelé à éviter l'escalade.

La situation sur le Golan est tendue depuis le début de la guerre en Syrie en 2011, mais les violences étaient jusque-là limitées à des tirs à l'arme légère, auxquels l'armée israélienne a généralement répliqué.

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