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Le son de la discorde

Le son de la discorde

Le son des moteurs de F1 a provoqué la deuxième controverse du week-end inaugural de la saison.

Après la disqualification de Daniel Ricciardo et la controverse des capteurs de débit d'essence fournis par la FIA, voici que le son des moteurs a suscité de vives réactions.

Le promoteur du Grand Prix d'Australie, Ron Walker, n'a pas aimé et évoque un bris de contrat. Il en a parlé à son vieil ami Bernie Ecclestone qui dit avoir été « horrifié » par le nouveau son, plus sourd, des groupes propulseurs.

Il a décidé d'en faire un combat personnel, lui qui avait l'an dernier déjà prévenu qu'en F1, il y a deux choses auxquelles on ne peut pas toucher : Ferrari et le bruit des moteurs.

« J'ai parlé à Luca di Montezemolo [président de Ferrari], a expliqué M. Ecclestone, et il m'a dit qu'il n'avait jamais reçu autant de courriels lui disant que cette compétition n'était pas de la F1. »

Bernie Ecclestone affirme que d'autres promoteurs l'ont contacté pour exprimer leurs craintes. Déjà, sur le site web du Grand Prix du Canada, on peut lire des commentaires d'amateurs qui, après avoir regardé le Grand Prix d'Australie, ont décidé de ne pas acheter de billets cette année.

« Je suis désolé d'avoir eu raison depuis le début. Ces voitures ne font pas le bruit de voitures de course, a dit Bernie Ecclestone. J'en ai parlé avec Jean [Todt, président de la FIA] et je lui ai demandé s'il y avait moyen de faire en sorte que le son ressemble davantage au son de voitures de course.

« Je ne sais pas si c'est possible, nous allons enquêter à ce sujet, a-t-il ajouté. On va laisser passer quelques courses et on va regarder pour savoir ce qu'il est possible de faire. Nous ne pouvons pas attendre toute la saison, cela pourrait être trop tard. »

L'ancien pilote et aujourd'hui commentateur de F1 Martin Brundle voit quelques points positifs.

« Au début, je n'ai pas aimé. Il manquait quelque chose, et je m'y suis habitué au cours du week-end, écrit-il dans sa chronique du lundi sur Sky Sports. Les amateurs n'ont plus besoin de bouchons pour leurs oreilles, peuvent continuer à se parler au passage des voitures, et peuvent enfin entendre les commentaires des annonceurs-maison. »

Plusieurs pilotes ont admis que pour la première fois, ils pouvaient entendre la foule réagir, entendre leurs freins et leurs pneus travailler. Ce qui était impossible avant.

Nico Rosberg (Mercedes-Benz) a même découvert qu'il pouvait entendre ses freins arrière fonctionner, ce qui l'aide à ne pas bloquer ses roues.

Ce sont donc de toutes nouvelles sensations sur piste et aux abords des pistes. Faut-il simplement donner du temps au temps, et se fier a l'opinion de Claire Williams?

« Je l'aime bien, ce son. Les gens s'habituent vite aux changements en F1. Il y a eu tellement de modifications réglementaires ces dernières années que les gens oublient vite. Du moment que les courses sont intéressantes et disputées, toutes les petites controverses disparaîtront d'elles-mêmes », a dit la directrice de l'équipe Williams.

Reste à savoir si ce sera le cas pour le son des moteurs. Ils ne sont pas conçus pour hurler, mais pour ronronner. Les révolutions sont limitées à 15 000 et le pilote dispose d'un 8e rapport de boîte pour ne pas rouler en surrégime. À partir de là, serait-il possible de modifier artificiellement le son des moteurs en cours de saison?

Martin Brundle n'y croit pas.

« Je ne vois pas ce qui peut être fait à court terme, mais ils pourraient l'an prochain amplifier le son de la sortie de l'échappement, ou ramener la double sortie d'échappement, écrit le Britannique, mais j'imagine que ça coûterait des millions pour revoir le dessin des échappements et pour changer la cartographie du moteur. »

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