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Vol MH370 vers Pékin, un film tragique sans épilogue

Vol MH370 vers Pékin, un film tragique sans épilogue

Près de dix jours après la disparition d'un Boeing 777 de Malaysia Airlines, le sort de l'avion demeure mystérieux mais l'enquête révèle peu à peu le film tragique des dernières heures connues, dont ne manque quasiment que l'épilogue.

Les enquêteurs sont désormais convaincus que l'appareil, dont les principaux systèmes de communication avec le monde extérieur ont été "délibérément" désactivés, a été détourné de sa trajectoire et a continué à voler pendant plusieurs heures.

Quelque 26 pays participent aux recherches, dans deux couloirs, au nord et au sud de l'océan Indien.

Voici le déroulement des faits selon un scénario en grande partie confirmé par les autorités des pays concernés:

Samedi 8 mars, le vol MH370 décolle de Kuala Lumpur à 00H41 (16H41 GMT vendredi) avec 239 personnes à bord, dont 227 passagers, en direction de Pékin.

Le vol de nuit est assuré par le commandant Zaharie Ahmad Shah, 53 ans dont plus de 30 au sein de Malaysia Airlines, et son copilote, Fariq Abdul Hamid, 27 ans.

Le Boeing 777-200 emporte assez de carburant pour voler huit heures: six heures jusqu'à Pékin, et deux heures de réserve de sécurité conformément aux règles en vigueur dans l'aviation civile.

Le système de messages ACARS (Aircraft Communication Addressing And Reporting System) qui transmet à la compagnie des messages d'anomalie, de panne ou d'arrêt de système, émet une dernière fois à 01H07. Il aurait dû émettre une demi-heure plus tard.

La désactivation de ce système ne peut être que le fait d'un pilote ou d'une personne initiée, selon les experts.

Peu après, le contrôle aérien malaisien annonce aux pilotes qu'ils vont quitter l'espace aérien du pays et entrer dans l'espace aérien vietnamien. Les contrôleurs enregistrent alors, à 01H19, le dernier message oral du cockpit: "Eh bien, bonne nuit". Selon la Malaisie, il s'agit du copilote.

Les transpondeurs --qui fournissent des indications en temps réel sur la localisation et l'altitude de l'avion -- sont désactivés deux minutes après cette dernière communication orale. Contrairement aux ACARS, la mise hors service des transpondeurs est une opération relativement facile: ils avaient été coupés sur trois des quatre avions détournés le 11 septembre 2001 aux Etats-Unis.

L'avion disparaît des écrans radars civils malaisiens à 01H30. Il continue d'apparaître sur les radars militaires jusqu'à 02H15 mais n'est pas immédiatement identifié comme le MH370.

A mi-chemin entre les côtes de Malaisie et du Vietnam, l'avion effectue un changement de cap soudain, vers l'ouest, en direction de la péninsule malaisienne, puis nord-ouest.

Selon le New York Times, l'avion a changé plusieurs fois de direction et d'altitude, après la perte de contact.

L'avion serait monté jusqu'à 45.000 pieds (13.700 mètres d'altitude), bien au-dessus de la limite autorisée pour un Boeing 777, avant de descendre de manière irrégulière jusqu'à 23.000 pieds, soit en-dessous de la hauteur de croisière, à l'approche de Penang, une île malaisienne très peuplée.

Ces informations n'ont pas été confirmées par les autorités.

La dernière communication satellite est enregistrée à 08H11, l'avion ayant alors quasiment épuisé ses réserves de carburant. Malheureusement ces données ne permettent pas de le géolocaliser. Les observations radio et satellites ont néanmoins permis de tracer deux grands arcs de cercle --l'un allant du nord de la Malaisie à l'Asie centrale, l'autre au sud de l'océan Indien -- susceptibles de croiser la trajectoire de l'avion.

burs-gab/abk

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